Hubert de Blanck : un des grands de la culture cubaine


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Hubert de Blanck : un des grands de la culture cubaine

Quand Hubert de Blanck, de grand prestige et d’une grande autorité comme pédagogue musical, a annoncé sa décision de créer un Conservatoire de Musique à La Havane, un type d'institution qui n'existait pas à Cuba, pour la première fois la pédagogie musicale prenait un sens d'organisation, basée sur des plans d'étude et avec la participation d’excellents musiciens.

La date choisie pour l'inauguration du Conservatoire, fondé et dirigé par Hubert de Blanck, a été le premier octobre 1885, et son siège le numéro 100 de la rue Prado, dans l’édifice qu’occupait le Diario de la Marina.

Les premiers professeurs étaient les musiciens Anselmo López, Ernesto Edelmann, José Mungo, Tomás Ruíz, Juan Miguel Joval, Mariano Cuero et le propre Hubert de Blanck comme professeur de piano. C’était une façon active de prendre part à la vie culturelle et artistique de Cuba, en appliquant l'expérience obtenue dans le College of Music de New York, dans lequel il a été chef de la Chaire de Piano.

Le Conservatoire de Déclamation et de Musique, comme il s’appelait initialement, serait une institution de grand prestige qui a diplômé des centaines d’élèves en plus de sept décennies. Certains de grande renommée comme musiciens ou pédagogues dans la spécialité. Plusieurs, ayant reçu le diplôme d'or, ont fait partie des professeurs du Conservatoire lors de différentes étapes, toujours sous la direction d’Hubert de Blanck.

En 1899, ce centre d’enseignement a été appelé Conservatoire National de Musique et a été admiré par le sérieux de ses plans d'étude, appliqués et supervisés par Hubert de Blanck et de son équipe de professeurs hautement qualifiés.

En parlant de la qualité des études offertes dans le Conservatoire, Alejo Carpentier, qui a été un de ses professeurs en 1941, a dit : « l'enseignement musical était sérieusement dispensé avec le concours des meilleurs professeurs du moment ».

Dans la longue liste des élèves ayant reçu le diplôme d’excellence du Conservatoire le long de son existence, apparaissent, parmi de nombreux autres, les noms d’Alicia Balbín, Laura Reyneri, Pilar Martín, Dulce María Serret, Eduardo Sánchez de Fuentes, César Pérez Sentenal, Ernesto Lecuona, Orlando Martínez, Olga de Blanck, Zenaida Romeu, Alicia Perea ou Zoila Gálvez.

En rappelant Hubert de Blanck, non seulement nous pouvons parler de lui comme un pédagogue, car avant de venir à Cuba, en 1882, il avait fait partie de prestigieuses institutions musicales en Belgique et en Allemagne, se convertissant ensuite en un pianiste qui a monopolisé l'attention des exigeants publics d'Europe, d'Amérique Latine et des Etats-Unis. Dans ce dernier pays il a été soliste de l'Orchestre Philharmonique de New York en 1881. Le piano a été son éternel compagnon, aussi bien comme concertiste que comme pédagogue.

Avant qu'il sollicite la citoyenneté cubaine, accordée en 1903 en reconnaissance à ses apports à la culture cubaine et à son importante participation lors de la Guerre pour l'Indépendance de Cuba comme un des chefs du mouvement clandestin à La Havane. Une raison pour laquelle il a été arrêté, emprisonné et ensuite déporté aux Etats-Unis.

Il a toujours été un immuable soldat de la cause indépendantiste, de laquelle il ne s’est jamais séparé même en étant sur le territoire étasunien. Entre 1896 et 1898, il est passé par des moments difficiles pour faire subsister sa première épouse, la cubaine Ana Menocal, et ses six enfants, jusqu'à ce que son prestige comme pianiste lui ait permis d'offrir des concerts aux Etats-Unis et au Canada, recevant les plus grandes éloges de la critique spécialisée. Comme pianiste, il a brillé dans le Carnegie Music Hall, le Carbon Studio, le Bethany Chapel et finalement dans le Waldorf Astoria.

Il a été un promoteur de la musique symphonique à Cuba avant et après sa déportation. Il a fondé ou a été directeur d'importantes institutions culturelles comme la  Société La Caridad del Cerro, la Société de Musique de Chambre et la Section de Musique de l'Académie Nationale des Arts et des Lettres, dont il a été son Président jusqu'à son décès en 1932.

Hubert de Blanck a composé des dizaines d'oeuvres pour le piano, le violon, le chant, la musique de chambre, les zarzuelas et les opéras. Comme homme pleinement intégré à la culture cubaine, et grâce à sa gestion, de célèbres chanteurs et concertistes de différents pays se sont présentés à Cuba.

Cet homme d’une grande sensibilité s'est lié à de nombreuses actions bénéfiques qui requéraient une aide humanitaire et monétaire, comme les hôpitaux et les malades. Il a offert son art gratuitement de nombreuses fois et il a entraîné d'autres artistes de grande réputation vers cet objectif.

S’il a reçu la dénomination de « patriarche » dans la musique, dans l'enseignement il était appelé « le sage et dévoué éducateur ». Comme être humain il était considéré « d’une moralité épurée » et « un citoyen exemplaire».

Cet homme de qualités indiscutables, a dû naître le 16 juin 1856, selon des documents trouvés dans les archives d'Utrech, en Hollande, et non le 11 de ce même mois et année comme cela a été dit jusqu'à présent. Il a fondé une grande famille néerlando-cubaine, dont sont apparus de grands musiciens comme ses deux filles, nées de seconde noce après la mort de sa première épouse en 1900. nous devons spécialement souligner Olga de Blanck, qui a été la dernière directrice du Conservatoire National de Musique et qui, durant l'année 1962, a pris la décision que cette institution soit intégrée au système des écoles d'art, avec le triomphe de la Révolution Cubaine.

En se référant à son père et au Conservatoire, Olga a déclaré à la presse écrite : « Je sais comment il sentait et pensait, son amour pour les musiciens cubains lui aurait fait voir, avec la Révolution en marche, que c'était l'État qui devait guider la formation dans le camp pédagogique musical ».

Aujourd'hui, nous rendons hommage à la mémoire d’Hubert de Blanck, un grand parmi les grands de la culture cubaine, et de la musique en particulier. Un homme qui a été admiré par d’autres grands comme Ignacio Cervantes, Nicolás Ruiz de Espadero et Pablo Desvernine.

Situer Hubert de Blanck à la place qui lui correspond comme pédagogue et musicien est une dette de la culture cubaine.


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