Loi sur la communication sociale : un premier pas vers une communication mieux organisée


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La Loi sur la communication sociale devrait contribuer à la construction de l'image du pays. Photo: José Manuel Correa

La Loi sur la Communication sociale représente un premier pas dans le processus de régulation et d'organisation du système de communication sociale à Cuba, et doit être comprise comme telle, même si elle est le résultat d'un long processus de débat et de révision, a considéré le Premier secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, le 25 mai, lors de son intervention dans le débat préalable à l'approbation de la loi par les députés.
Dans le cadre de la 2e session extraordinaire de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, dans sa 10e législature, le président a partagé ses considérations sur le contenu de la nouvelle Loi, approuvée par la suite par le Parlement, et sur son application, ainsi que sur son importance pour notre pays et pour le processus de direction socialiste.
Il a souligné que, bien que les objectifs déclarés et la formulation des articles de cette norme aient une approche nécessairement réglementaire, sa plus grande valeur réside dans la reconnaissance des potentialités et des avantages de la communication sociale pour le développement du pays.
La longue période de confrontation et d'agressivité qui caractérise la politique criminelle du gouvernement étasunien a eu un impact sur tous les domaines de la société cubaine, et en particulier sur les communications. « Mais ce n'est pas, et de loin, la raison d'être de cette Loi », a précisé le président.
Ce que nous sommes appelés à approuver, a-t-il dit, c'est fondamentalement la conception d'un cadre de possibilités visant à développer le système de communication sociale à Cuba, que nous avons également conçu comme un pilier du gouvernement.
Si la loi connaît des limites – et elle en a – c'est parce qu'elle reconnaît et exprime l'état actuel dans les secteurs de la connaissance et de la pratique professionnelle liée à la communication à Cuba, a-t-il précisé.
Cela signifie, selon Diaz-Canel, qu'elle devra nécessairement continuer à s'articuler et à se développer, en incluant des aspects liés à la communication institutionnelle et communautaire, et pas seulement ceux liés aux médias ou spécifiquement associés à la presse.
Il a souligné que l'un des grands défis que la nouvelle Loi nous impose actuellement découle des conceptions et de l'interprétation de la communication dans la sphère numérique et son intégration au reste du système, en raison de la complexité d'un scénario qui évolue à une vitesse sans précédent.
Il a insisté sur l'importance de reconnaître et d'inclure le rôle des personnes dans les sphères organisationnelles et médiatiques, car tous ceux qui participent aux processus de communication ont une incidence, interagissent, sont en relation les uns avec les autres, ont des niveaux d'influence et décident, dans une certaine mesure, de l'efficacité de la communication.
Par ailleurs, a-t-il ajouté, ces domaines ne prennent leur sens que dans leur interrelation avec les personnes, à partir des actions qui sont conçues pour elles, avec elles ou en tenant compte de leurs caractéristiques et/ou de leurs besoins.
C'est pourquoi, a souligné Diaz-Canel, il est fondamental et nécessaire de promouvoir et d'encourager, parallèlement à cette loi et en vue de sa mise en œuvre plus efficace, l'éducation à la communication et l’alphabétisation médiatique des citoyens de notre pays, afin de doter la population des connaissances, des compétences et des outils nécessaires permettant une compréhension et une évaluation critiques des logiques de fonctionnement des médias, en plus de promouvoir et de faciliter leur accès à ces derniers et aux technologies de l'information et de la communication (TIC).
Il est essentiel de comprendre à quel point le développement des TIC a eu un impact sur le rôle des sujets impliqués dans ces processus : il ne s'agit plus d'une simple formule émetteur-message-récepteur. « La présence ne garantit pas la visibilité », a-t-il dit.
Il a souligné que ce niveau de concentration de la consommation sur des plateformes qui ne sont pas de propriété publique, et qui établissent des restrictions à la pratique des usagers en fonction de leurs intérêts, bien que dans le discours ils disent le contraire, ainsi que les mécanismes de filtrage de l'information basés sur des algorithmes, font que l'accès à l'information et les possibilités de communication sont, en résumé, de moins en moins du domaine public et de moins en moins démocratiques.

UNE NORME DE TRAVAIL PERMANENT ET ATTACHÉE À LA CONSTITUTION

Diaz-Canel a rappelé que, la loi ayant un impact stratégique élevé du fait qu'elle régule l'un des domaines où les attaques contre Cuba sont les plus importantes, certains des principaux débats dans les secteurs intellectuels et professionnels se sont concentrés sur des aspects spécifiques de la loi qui pourraient favoriser ou légitimer certaines manifestations de subversion et avoir un impact sur la sécurité nationale, dans un contexte d'intense guerre médiatique.
Les principaux éléments de débat, a déclaré le président, ont eu une approche préventive face à la subversion et pointent principalement vers la nature des médias et leur propriété, ainsi que sur la réglementation autour de la figure du parrainage.
Sur la base de ces préoccupations, a-t-il ajouté, des ajustements ont été apportés aux articles et à la formulation de la loi, afin d'éliminer les ambiguïtés et d'éviter des interprétations futures qui pourraient contredire l'esprit et la lettre de la Constitution.
Il a également souligné que la loi reconnaît que l’information qui soutient les processus de communication doit être véridique, objective, opportune, actualisée, vérifiée et compréhensible, en tant que principes de base élémentaires.
À propos de la communication dans la sphère organisationnelle, le chef de l'État a précisé que la loi doit devenir un instrument de travail permanent, afin de bien cerner le fait que l'objectif n'est pas le message à transmettre, mais l'utilité essentielle de la gestion de la communication, en fonction des objectifs stratégiques de l'entité.
« Cette législation doit nous permettre de surmonter les lacunes et de vaincre les inerties institutionnelles. Face à toute situation donnée qui aurait un impact négatif sur la population, les fonctionnaires responsables ont l’obligation d'informer immédiatement, depuis tous les espaces possibles », a déclaré le président, et il a indiqué qu'il appartient à la presse, pour sa part, « d’être la première à rapporter et de manière responsable toute information sensible pour le peuple ».
Le Premier secrétaire du Parti a également souligné qu'il était temps de comprendre et d'utiliser toutes les ressources de la communication sociale pour favoriser la participation, la transparence et la reddition de comptes, et d'unir toutes nos connaissances afin d'extraire les meilleures idées, de les articuler et de générer des consensus.
Il a précisé que, dans la mesure où nous sommes un pays structuré et organisé, où l’on travaille dur pour résister aux assauts d'un harcèlement hostile et étouffant, il appartient fondamentalement à la communication sociale de contribuer à la construction de l'image du pays, en accord avec les attributs qui identifient la nation et la réalité dans laquelle nous vivons.
Diaz-Canel a réaffirmé que la Révolution recherche un véritable dialogue qui fait passer la vérité et l'éthique avant l'indécence et la perversité, qu’elle ne négocie pas son existence, et ne légitime pas les mercenaires et qu’elle agit avec sécurité et fermeté.
En outre, a averti le président, nous sommes confrontés à un espace occupé par des extrémistes, des fondamentalistes, où les forces anti-cubaines, génératrices de haine, agissent avec une volonté permanente de nous lyncher à partir de mensonges, de manipulations, de distorsions, d’incitation à la violence, y compris à l’agression militaire.
À cet égard, il a dénoncé le fait que l'un des groupes musicaux les plus populaires de Cuba, Buena Fe, est actuellement attaqué par des professionnels de la haine, encouragés depuis des plateformes toxiques avec un seul objectif : provoquer le renversement de la Révolution.
Diaz-Canel a dénoncé le fait que ceux qui défendent la vérité sont exposés non seulement à payer le prix pour leurs idées, mais aussi à subir la disqualification personnelle, la censure et la haine, et « nous n'avons pas peur de ce défi, nous le relevons avec fierté et dignité », a-t-il affirmé.
Il a ajouté que cette défense fait partie de notre sens de la nation, qui a été façonné par la somme des individualités que nous sommes, essentiellement unies dans nos efforts pour surmonter nos insuffisances et dans la communion de rêves à réaliser.
Le dirigeant cubain a fait référence à la Dre en sciences Hilda Saladrigas Medina, l'une des spécialistes qui a le plus contribué à la rédaction de ce texte réglementaire, lorsqu'elle a résumé l'essence fondamentale de cette loi : « Cuba, dans sa particularité, peut et doit réaliser toutes les pratiques et toutes les communications sociales d'une manière différente, d'une manière révolutionnaire. »


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