« En el teocalli de Cholula »
C'etait. le soir; une brise légère
repliait ses ailes en silence,
et moi, je rêvais, couche sur l'herbe,
parmi la verdure des arbres,
tandis que le soleil plongeait son disque
derrière l'Orizaba (sic). La neige éternelle
comme fondue en une mer d'or, semblait
tracer autour de lui un arc immense
qui montait jusqu'au zénith;
on eût dit un étincelant portique du ciel ...
............. ...........
.................. Puis cet éclat
s'évanouit. La blanche lune
et !'étoile solitaire de Venus
se montraient dans le ciel.
Heure fortune du crépuscule! Plus belle
que la chaste nuit ou le jour brillant,
que ta paix est douce a mon âme!
............. ...........
La nuit descendit enfin; ........
l'azul léger du ciel devint de plus en plus fonce;
............. : les mobiles ombres
des nuées sereines qui volaient
à travers l'espace, emportées par les ailes de la brise,
passaient sur la plaine immense;
la neige limpide de l'Orizaba (sic)
réflechissair
les calmes splendeurs de la lune
............. et a l'orient,
comme des points dores, scintillaient
mille et mille étoiles. Oh! je vous salue,
fontaines de lumière dont
s'illumine le voile de la nuit,
vous étés la poésie du firmament !
À mesure que la lune s'abaissait
radieuse vers l'occident,
l'ombre du Pocatepetl (sic) s'étendait avec lenteur;
on eût dit
un gigantesque fantôme. L'arc ténébreux
vint jusqu'a moi et me couvrit ....
et il alla toujours grandissant jusqu'à ce qu'enfin
toute la terre fût enveloppe de son ombre.
Je tournai les yeux vers le majestueux volcan
qui, voile de transparentes vapeurs,
dessinait ses immenses contours
à l'occident, sur le ciel.
Géant de l'Anahuac, comment le vol
rapide des ages n'imprime-t-il
aucune ride sur ton front de neige?
Le temps court impétueux, amoncelant
les années et les siècles, comme le vent du nord
précipite devant lui la multitude
des ondes; ..............
tu as vu bouillonner tes pieds les peuples et les rois, qui combattaient
comme nous combattons, et appelaient
leurs cites éternelles, et croyaient
fatiguer la terre de leur gloire.
Ils ont été ! II n'en reste pas même un souvenir.
Et toi, seras-tu éternel? Peut-être un jour,
arrache de ta base profonde,
tu tomberas; ta grande ruine attristera
l'Anhuac solitaire; de nouvelles générations s'élèveront
............ , et, dans leur orgueil,
nieront que tu aies été!
Traduit par Jean Jacques Ampère
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