Poésie de José Maria Heredia


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José Maria Heredia

« En el teocalli de Cholula »

 

C'etait. le soir; une brise légère

repliait ses ailes en silence,

et moi, je rêvais, couche sur l'herbe,

parmi la verdure des arbres,

tandis que le soleil plongeait son disque

derrière l'Orizaba (sic). La neige éternelle

comme fondue en une mer d'or, semblait

tracer autour de lui un arc immense

qui montait jusqu'au zénith;

on eût dit un étincelant portique du ciel ...

............. ...........

 .................. Puis cet éclat

s'évanouit. La blanche lune

et !'étoile solitaire de Venus

se montraient dans le ciel.

Heure fortune du crépuscule! Plus belle

que la chaste nuit ou le jour brillant,

que ta paix est douce a mon âme!

............. ...........

La nuit descendit enfin; ........

l'azul léger du ciel devint de plus en plus fonce;

............. : les mobiles ombres

 

des nuées sereines qui volaient

à travers l'espace, emportées par les ailes de la brise,

passaient sur la plaine immense;

la neige limpide de l'Orizaba (sic)

réflechissair

les calmes splendeurs de la lune

 ............. et a l'orient,

comme des points dores, scintillaient

mille et mille étoiles. Oh! je vous salue,

fontaines de lumière dont

s'illumine le voile de la nuit,

vous étés la poésie du firmament !

À mesure que la lune s'abaissait

radieuse vers l'occident,

l'ombre du Pocatepetl (sic) s'étendait avec lenteur;

on eût dit

un gigantesque fantôme. L'arc ténébreux

vint jusqu'a moi et me couvrit ....

et il alla toujours grandissant jusqu'à ce qu'enfin

toute la terre fût enveloppe de son ombre.

Je tournai les yeux vers le majestueux volcan

qui, voile de transparentes vapeurs,

dessinait ses immenses contours

à l'occident, sur le ciel.

Géant de l'Anahuac, comment le vol

rapide des ages n'imprime-t-il

aucune ride sur ton front de neige?

Le temps court impétueux, amoncelant

les années et les siècles, comme le vent du nord

précipite devant lui la multitude

des ondes; ..............

tu as vu bouillonner tes pieds les peuples et les rois, qui combattaient

comme nous combattons, et appelaient

leurs cites éternelles, et croyaient

fatiguer la terre de leur gloire.

Ils ont été ! II n'en reste pas même un souvenir.

Et toi, seras-tu éternel? Peut-être un jour,

arrache de ta base profonde,

tu tomberas; ta grande ruine attristera

l'Anhuac solitaire; de nouvelles générations s'élèveront

............ , et, dans leur orgueil,

nieront que tu aies été!

 

Traduit par Jean Jacques Ampère


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