Juan de la Cosa : Un agent secret (II)


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La carte de Juan de la Cosa

La preuve que ce voyage n’était pas comme d'autres, pour explorer et secourir, est donnée par la maigre rémunération qui, selon Amerigo Vespucci - qui y a participé « En tant que marchand » comme le représentant des intérêts des Florentins dans le Nouveau Monde (32) – atteignait seulement 500 ducats (33).

Ce nébuleux personnage a adressé une lettre à l'un des Médicis à peine un mois après son retour, le 18 juillet 1500, contenant un récit vague et diffus du voyage ; là il fait de la littérature, au goût de l'époque, sans concrétiser les faits.

C'est vraisemblablement un écran de fumée autour de cet événement pour cacher la triste fin de Cabot et de son équipage (34). À juste titre, l'un de ses biographes le décrit comme « [...] diffuseur de brouillard mental » (35).

À la fin de 1500, il était à Séville, mais peu de temps après il est allé au Portugal, peut-être avec une double mission de savoir comment avançaient les explorations lusitaniennes et continuer « à diffuser du brouillard » que, ne provenant pas d’Espagne, serait plus acceptable (36).

Il a affirmé qu’il a réalisé deux voyages au service du Portugal ; lors du premier, il est parti de Lisbonne le 13 mai 1501 et après avoir longé la côte brésilienne il est retourné au port en juin 1502 (37). Il n'y a aucune preuve de ses affirmations quant au second et certains auteurs soupçonnent qu'il n'a pas eu lieu.

Ce qui a converti Vespucci en l’un des personnages les plus controversés de l'histoire a été sa lettre à Piero Soderini, un véritable tour de force d'ingéniosité et de supercherie, en faisant le récit de son « premier voyage ».

Ce « premier voyage » de Vespucci a fait couler des fleuves d’encre, élaboré de sophismes - qui auraient ravi Protagoras –, ses accusateurs et ses défenseurs déclarent ses récits apocryphes ou réels, selon les besoins de leur argumentation. Certains n'hésitent pas à corriger les distances et les positions données par Vespucci ; pour le glorifier ou le condamner.

Tout ceci, produit de la fabuleuse hypercritique des historiens positivistes, à qui les arbres ne permettent pas de voir la forêt ; ce document, si manipulé, a été accepté par la cour de Castille – l’unique possesseur des éléments de le contester – car c'était un instrument forgé pour détruire les aspirations anglaises.

C’est sous cette optique que l’on devrait voir ce récit mythique, écrit à Lisbonne en 1504, avant son retour en Castille, où il a été récompensé avec la naturalisation en avril 1505 (38). Ce geste de Fernando le Catholique offrait, d’autre part, la probabilité des affirmations de Vespucci. L'observateur contemporain ne peut pas arriver à une autre conclusion.

Le premier élément rendant « le premier voyage » du Florentin inacceptable est la date de son départ de Cadix, le 10 mai 1497. Le père De las Casas s’est hérissé devant cette date et il l’a attribué au fait que Vespucci voulait voler la découverte de la Terre Ferme à Christophe Colomb.

C'est la meilleure preuve qu’il n’a jamais eu lieu. Ah, si le procureur de la couronne aurait pu présenter des témoins que d’autres navigateurs avaient touché le continent avant l'Amiral ! En outre, il est inconcevable qu'une expédition de découverte parte de Cadix sans qu’il y ait la moindre trace documentaire de celle-ci et il n’est pas acceptable d’attribuer ce silence sur le « premier voyage » à la si recourue « politique du siècle » et à ses romanesques « voyages secrets », souvent cités pour étayer les récits les plus exotiques, ayant presque toujours un caractère chauviniste.

La narration de ce voyage est tissé afin qu’il soit l’antécédent du second de Cabot et pour que Vespucci apparaisse non seulement comme le découvreur de l'Amérique du Sud, mais « [...] aussi comme le premier explorateur de la côte d'Amérique centrale, du Mexique et du littoral sud-est des Etats-Unis » (39).

L'intention était de créer un droit de découverte qui exclurait n’importe quelle réclamation anglaise. Ce fut un beau travail de désinformation, destiné à semer la confusion en Europe et pour que l’Angleterre renonce à ses navigations vers l’occident.

Ceci fait, il était inutile d'officialiser la prétendue découverte et le récit est resté comme un monument dans ce genre de littérature.

Les autres éléments narratifs sont aussi disparates que la date de départ. Vespucci cite la côte du Honduras comme latitude de son arrivée. Et les Antilles ?

Il est impossible d'entrer dans les Caraïbes sans voir, où que ce soit, le chapelet d'îles. Les Indiens décrits dans cette région sont semblables à ceux qu’il a rencontré lors de son voyage avec Ojeda, très différent des Méso-américains. Pour le comble, il place à cet endroit la population palafittique qui donnera le nom au Venezuela.

Le couronnement du supposé voyage est la mention du dernier endroit qu’il aborde sur le continent - après un an de pérégrination -, il dit que c'est « [...] dans un port, le meilleur du monde » (40).

Actuellement on pense « [...] qu’une telle baie ne pouvait pas être une autre que celle de Chesapeake » (41). Mais il y a plus ; les « pacifiques » habitants de Chesapeake étaient agressés par des féroces cannibales « [...] qui étaient des îliens (?) pouvant venir d’une centaine de lieues en pleine mer » (42).

La découverte de la carte de Juan de la Cosa, en 1833, a suscité une profonde sensation. Sur elle apparaît l’inscription : « Juan de la Cosa l’a faite dans le port de Santa María lors de l’année 1500 » (43). Aujourd'hui on sait qu’il l’a terminée vers 1505, la légende peut être un autre élément de désinformation car une vaste extension de la côte nord-américaine est semée de drapeaux anglais et qui plus est, un golfe – qui est peut-être la baie de Chesapeake - est désigné avec la notation : « Mer découverte par les Anglais ».

Mais si les Anglais trouvés par Ojeda à Coquibacoa étaient Caboto et ses compagnons, on éclaire une inconnue, car il est logique que la première chose que Juan de la Cosa ferait dans une telle situation serait de occuper les territoires et de prendre les cartes des vaincus.    

Il y a une objection. Pourquoi le Santoñés, après l'effort pour éliminer le danger anglais, reconnaît qu'ils avaient découvert une partie de l'Amérique du Nord sur cette carte ?

La réponse est d’ordre pratique. Henri VII savait que son expédition, quelque soit son sort, avait exploré des nouvelles terres, la question était de les réduire en extension et en importance – montrant qu'il avait transgressé les privilèges de la couronne castillane – afin de renoncer à poursuivre un tel but. Il fallait le faire avec habileté puisque les affaires européennes se compliquaient et que les guerres séculaires entre la France et l'Espagne commençaient.

Henri était un allié potentiel et, au moins, on devrait s'assurer de sa neutralité ; ce n'était pas le moment d’un brusque rejet mais d’une paisible discussion.

Pour le roi Fernando ce n’était pas difficile et il a dû être enclin à faire divers documents - complémentaires à ceux de Vespucci -, l’un d’eux étant la carte de Juan de la Cosa, où Cuba apparaît comme une île. Il faut aussi prendre en compte que le cartographe a été l'un des signataires de l’acte précité de la baie de Cortés et, comme tel, il encourait d’importantes pertes pécuniaires s’il contredisait la continentalité de Cuba, cependant, nous le répétons, il la représente comme une île, bien qu'attachée à l’Île des Pins. C’est seulement un ordre très puissant et une protection égale qui les ont décidé à courir le risque contesté par Christophe Colomb, qui – jusqu’à ce moment - était officiellement celui qui avait raison (68).

Il y a un autre élément montrant l'intention de désinformation dans la confection de la carte, également en relation avec Cuba : c'est qu’elle est déplacée à une dizaine de degrés au nord, au moins, au-dessus du Tropique du Cancer. C'est une erreur très grossière que Juan de la Cosa n’aurait pas faite.

Le cartographe avait navigué dans les eaux cubaines – à deux reprises - et il a pu faire de nombreuses observations, il en a peut-être même fait certaines sur terre, ce qui permettait de corriger n’importe quelle petite erreur, en raison du mouvement du navire pour faire croire que l'île se trouvait à une latitude de 35° Nord. La détermination de la latitude n’offrait pas de grandes difficultés à cette époque. Grâce à l'astrolabe et au quadrant, un marin ayant une expérience moyenne pouvait fixer sa latitude. Le gros problème, jusqu'à l'invention du chronomètre, était le calcul de la longitude.

C'est pourquoi Williamson est d'avis que l'erreur était intentionnelle – « is no bote fide error  » - que Juan de la Cosa « avait falsifié délibérément sa carte », disant que cette carte est un document diplomatique et non pas scientifique, destiné à réfuter les prétentions anglaises (44). Pour lui, la carte prouve la présence de Cabot en Amérique et l’information qu’elle contient démontre que certains des membres de l'expédition ont survécu et ont pu revenir en Europe (45). Il nous semble que l’illustre chercheur se trompe dans cette dernière affirmation et que le fait que l'information soit entre les mains du Santoñés est la confirmation qu'il y n'avait aucun survivant anglais.

En ce qui concerne les « erreurs », toutes tendent à démontrer que même si les britanniques avaient fait des découvertes, celles-ci se limitaient à une partie de la côte orientale des l'Amérique du Nord, que les Espagnols ont toujours dédaignée, la croyant pauvre, guidés sans doute par les informations de Cabot qui - dans sa quête des précieuses épices – devait avoir déprécier cette terre d’épaisses forêts et peuplée par des hommes qui, pour leur culture, ne pouvait pas être les riches vassaux du Grand Khan.

Mais même ainsi, en plaçant Cuba à 35° Nord, on signale au monarque anglais que ses découvertes sont comprises dans une zone correspondant à la Castille ; par conséquent, la question était close et, au plus, sujette aux négociations. Ainsi, on limitait de façon cartographique ce que Vespucci délimitait avec des documents.

Au moment où Vespucci était au Portugal, Diego de Lepe s’est rendu dans ce pays, celui-ci « était vu avec plaisir » par l'évêque Fonseca (46), qui devait être un agent - peut-être comme un lien avec le Florentin et qui est mort au Portugal de façon obscure et suspecte (47). L'échec Diego de Lepe a permis que l’on élise Juan de la Cosa pour ce travail délicat, car la Casa de Contratación – le fief de Fonseca – a payé « [...] Dix ducat d’or à Juan de la Cosa, le 23 août 1503, pour savoir secrètement le chemin des Portugais aux Indes avec quatre navires ». À un autre endroit il dit : « On a payé à Juan de la Cosa trois mille sept cent cinquante maravedís, quand il est allé au Portugal pour s’informer sur le voyage que les Portugais avaient fait avec quatre navires aux Indes » (48). Comme nous le voyons, il partait avec de l'argent.

Son aventure portugaise dure moins d'un mois, car un troisième document souligne: « Au dit Juan de la Cosa, le 23 septembre, j’ai donné huit ducats d'or pour aller à la Cour afin d’informer notre Dame la Reine sur ce qu’il savait du voyage susmentionné au Portugal » , ensuite il mentionne : « [...] deux cartes de navigation  qu’il a donné à notre Dame la Reine et pour votre satisfaction des routes qui il a fait au Portugal et  à la Cour » et une nouvelle annotation est ajouté : « Ledit Juan de la Cosa a reçu trois mille maravedís de plus des susnommés au moment où il est parti à la Cour afin d'informer notre Dame la Reine de ce qu’il avait appris lors de ce voyage au Portugal » (49).

Bien que l’on ne le mentionne pas, il n’y a aucun doute que le destinataire final des informations et des cartes était le roi Fernando, l’architecte de toute cette trame.

Cette documentation « [...] nous met sur la piste de ce qu’a fait Juan de la Cosa [...] Tels furent les aventures du marin de Santoña et telles ses hardiesses qu’il a été emprisonné à Lisbonne. Cela s'est passé en août 1503 » (50). On assure qu’en cette occasion il a été « treated as spy » (51), mais il s’en est mieux sorti que Diego de Lepe et nous supposons que cela est dû au fait qu’il n’a eu aucun contact personnel avec Vespucci, mais qu’il traitait avec lui à travers une tierce personne, car le vaste service d’intelligence du roi Fernando ne devrait pas manqué d’agents mineurs destinés à ces fonctions. 

Toute cette machination « [...] expliquerait les aventures mystérieuses du Florentin au Portugal et son retour en Espagne, sans aucun ressentiment de la part des rois, qui l’ont comblé de bénéfices » (52). Un exemple de ceci est, quand on lui a délivré la naturalité castillane, en 1505, on manifeste que c'était : « Pour faire bien et grâce à vous  Amerigo Vespucci, Florentin, respectueux de votre fidélité et des bons services que vous m’avez rendu » (53).

« Magnaghi soutient que le Florentin réalise le voyage sous les ordres du Portugal, mais, en réalité, avec l'accord tacite et en tant qu'observateur des intérêts de l'Espagne. La conclusion de Magnaghi est celle qu’il servait l’Espagne, comme il l’avait fait avant et comme il l’a fait toute sa vie » (54).

Revenons à Juan de la Cosa, postérieurement aux rémunérations susmentionnées et la même année « [...] on paye à Niculose Espinola, au nom de Juan de la Cosa, deux mille six cent vingt maravedís pour deux cartes de navigation qu’il a données à notre Dame la Reine » (55).

Quelles sont ces cartes qui devaient être si importantes ? Durant le séjour de Vespucci au Portugal deux cartes sont apparues – soi-disant réalisées là-bas - présentant des grandes coïncidences avec celle du Santoñés qui, comme nous l’avons vu, n’était pas encore terminée, donc il ne pouvait pas y avoir les informations qu'elle contenait. Ce sont celles de Caverio et de Cantino.

On pense que Nicolás Caverio était un artiste génois résidant au Portugal, étant donné que les légendes de la carte sont dans la langue de ce pays (56).

Sur cette carte Cuba est déjà représentée comme une île, mais avec l'Île des Pins attachée à Guanahacabibes, identique à celle tracée par Juan de la Cosa. Mais le plus intéressant dans ce document est qu'il démontre que « [...] on connaissait alors la latitude de 35º de la région continentale du Nord qui, à en juger par les étendards de Castille indiquant les limites, appartenaient à la Couronne de Castille » (57).

La carte de Cantino, d’un auteur inconnu, doit son nom à Alberto Cantino, ambassadeur au Portugal d’Hercole d'Este, duc de Ferrare, qui « [...] l’a obtenu clandestinement pour satisfaire la curiosité du duc, inquiet de la menace qui planait sur la participation italienne quant au commerce des épices » (58).

Cette carte a de notables concordances avec celle attribuée à Caverio. Là, la péninsule de la Floride est bien tracée ainsi que de la ligne côtière du continent, qui s'étend vers le Nord.

Une autre concomitance avec Caverio est que Cuba est appelée « Isabela » et, comme l’observe Sanz, sa délimitation « [...] prouve qu'elle n'a été pas prise de la carte de Juan de la Cosa » (59), c'était logique, si on prétendait la faire apparaître comme indépendante de celle-ci. La carte de Juan de la Cosa était un document officiel ; on supposait que celle de Cantino - et de Caverio - devait être le travail impartial d'un cartographe neutre. Toutefois, il représente Cuba comme le Santoñés et Caverio avec l'Île des Pins attachée à son extrémité occidentale.

Mais il y a une autre similitude qui pointe à cet égard. Environ vers l'endroit où Juan de la Cosa situait la « [...] Mer découverte par les Yngleses » apparaît, sur celle de Cantino, la légende : « [...] fin de la mer de Yndico » (60) tout aussi trompeuse. Cette légende est peut-être la genèse de l'idée de l'existence du si recherché passage du Nord-ouest, mais - à l'époque – elle a été utilisée pour suggérer la discontinuité entre les terres que la Castille était prête à admettre comme découvertes par Cabot et celles découvertes par ses navigateurs.

Il est évident que la baie de Chesapeake n'avait pas été explorée par ses découvreurs et compte tenu de son expansion elle pourrait être prise pour un détroit.

Tous les points ci-dessus visent au lien entre les cartes de Cantino et de Caverio, et les deux avec Juan de la Cosa, les trois ayant les mêmes informations en général, mais avec des légères différences en particulier, servant à leur conférer un caractère d'indépendance et de crédibilité. En outre, la réalisation des deux premières indique la connaissance d'informations que possédaient seulement les Castellans, qui les gardaient jalousement, comme la portugaise qui était protégée avec beaucoup de soin, mais connu par Vespucci et, aussi, une volonté de les divulguer malgré les risquer de sanctions que les Portugais imposaient à ceux qui violaient leurs secrets cartographiques.

Juan de la Cosa aurait pu être notre homme ; il connaissait l'information castillane et il a eu accès à la portugaise, via Vespucci, quand il s'est rendu à Lisbonne, et si ce jour a pour but de mettre en circulation des idées contraire aux intérêts d’Henri VII, il n'a eu aucune hésitation à divulguer ces cartes. C’était un effort délibéré pour confondre l'opinion européenne et avec elle le monarque anglais.

Celle de Cantino était destinée à un prince italien de la Renaissance, qui avait beaucoup de poids dans la culture européenne contemporaine et celle de Caverio, s’est retrouvée en France, au moins depuis le XVIIe siècle. Était-elle dirigée à la cour française ?

À notre avis ces deux cartes sont les fameuses que le Santoñés a apportées au roi, à son retour du Portugal, possiblement pour qu’il lui donne le feu vert. Ensuite Fernando, par le biais d’autres agents, les ferait parvenir à leurs destinataires.

La réalisation postérieure de la carte de Juan de la Cosa, avec la date falsifiée, a contribué à rendre crédible toute cette intrigue. C’était le digne final d'un beau travail de désinformation qui pouvait seulement venir de la mentalité labyrinthique de l’habile politicien qu’était le roi Fernando.

La question avec l'Angleterre a dû être discutée et arrangée lors des jours où le mariage de Catherine d'Aragon avec l’héritier des Tudor a été traité et on doit prendre en compte que pour celui-ci « [...] l’amitié avec l'Espagne était un point cardinal dans sa politique » (61) qui ne sacrifierait pas la possession d'un territoire dépourvu de richesses, selon les informations disponibles.

Les monarques devaient être très satisfaits des services du Santoñés quand, en 1504, ils l’ont envoyé explorer les côtes d'Amérique du Sud sous le commandement de quatre navires. À son retour il a donné 491 708 maravedíes, correspondant à la cinquième partie de ce qu’il avait récupéré, pour lequel - en dehors de ce qui devrait lui correspondre par droit dans cette entreprise – on lui a concédé une pension à vie de 50 000 maravedíes (62).

En 1507, il a été envoyé pour protéger la flotte des Indes, avec deux navires, et escorter les dix-neuf navires qui la formaient jusqu’à un port sûr (63). Ensuite il a fait un nouveau voyage avec les caravelles Huelva et Pinta sur les rives du continent, duquel il est revenu en 1508 avec le produit d'une riche cargaison qui lui a valu la grâce de 100 000 maravedíes, plus 6 000 autres comme pilote, en plus d'être confirmé comme officier de l’Alguacil Mayor d'Urabá et de recevoir d'autres honneurs (64).

Le dernier voyage du Santoñés a commencé à Saint-Domingue, où il s’était établi, en novembre 1509, comme second d’Alonso de Ojeda lors de l’entreprise de la conquête de l'opulente Castilla del Oro et il péri lors d’une sombre bataille contre les Caribes, criblé de flèches empoisonnées (65).

Le roi Fernando a tellement apprécié les services de son agent que, pour le récompenser à titre posthume, il a confirmé à sa veuve l'encomienda qu’il possédait dans La Española plus une rente viagère de 45 000 maravedíes et il a fait don à son fils du poste d’Alguacil Mayor d'Urabá dont jouissait le cartographe (66).

Notes

32 – García del Pino, C. Op. Cit (1) p 16.

33 - Pohl, Frederick J. Amerigo Vespucci Pilot Major. New York : Columbia University Press, 1944. p 49.

34 – Camín, A. Op. Cit. (3) p 90.

35 - García Del Pino, C. Op. Cit (1) p 21.

36 – Malo Framis, Ricardo. Amerigo Vespucci. Madrid 19--. p 126.

37 – García del Pino, C. Op. CIT (1) pp. 21 et suiv.

38 - Ibid., p. 202.

39 - Ibid., p. 463.

40 - Ibid., p. VIII.

41 - Vespucci, Américo. El Nuevo Mundo. Buenos Aires, 1951. p 229.

42 – García del Pino, C. Op. Cit (1) p 92.

43 - Ibid., p. 230.

44 - Ballesteros-Beretta, A. et d’autres. Op. cit. (5) p 114.

45 - Williamson, James A. The Voyages of the Cabote and the English Discovey of North America under Henry VII and Henry VIII. Londres, 1929. p 195.

46 - Ibid., p. 182.

47 – Majo Framis, Ricardo. Vidas de los navegantes y conquistadores españoles del siglo XVI. Madrid : Aguilar, S.A. de Ediciones, 1950. t. 1, p. 562.

48 - Ibid., p. 568.

49 - Ballesteros-Beretta, A. et d’autres. Op. cit. (5) pp. 124 et suiv.

50 - Ibid., p. 125.

51 - Ibid., p. 127.

52 - Camín, A. Op. cit. (3) p 145.

53 - Ballesteros-Beretta, A. et d’autres. Op. cit. (5) p. 127.

54 - Ibid., p. 128.

55 - Ibid., p. 127.

56 - Ibid., p. 117.

57 - Sanz, Carlos. Mapas antiguos del mundo. (Siglos XV y XVI). Madrid, 1961. p 63.

58 - Ibid., p. 66.

59 - Crone, G. R. Historia de los mapas. Mexique : Fondo de Cultura Económica, 1956. pp. 97 et suiv.

60 - Ballesteros-Beretta, A. et d’autres. Op. cit. (5) p 72.

61 - “Planisferio de Cantino (1502)”. Dans : Cortesao, Armando y Teixeira Da Mota, Avelino. Portugaliae Monumenta Cartographica. t. 1, carte 5

62 - Camín, A. Op. cit. (3) p 37.

63 - Idem.

64 – Chaunau, Huguette et Pierre. Séville et l’Antique Librairie Armard Colin. Paris, 1955. t. 2, p. 16. Note 1.

65 – Camín, A. Op. cit. (3) p 38.

66 - Ibid., p. 143.


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