Le legs de la Tumba Francesa


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Le legs de la Tumba Francesa

Une manifestation culturelle qui jouit de la condition de Chef-d’œuvre du Patrimoine Oral et Immatériel de l'Humanité accordée par l'UNESCO depuis 2003 survit dans l’orient cubain sous l’énigmatique appellation de Tumba Francesa.

Un décret approuvé en 1999 reconnaît l'importance des chefs-d’œuvre de la culture intangible ou vivante, avec des éléments définitoires de l'identité transmise par le biais de groupes ou de communautés humaines.

Le groupe de la Tumba Francesa de La Caridad de Oriente, de Santiago de Cuba, a reçu cette distinction de manière ponctuelle, mais on comprend aujourd'hui qu'une telle reconnaissance rend aussi honneur à ses semblables de Pompadour et de Bejuco, des provinces de Guantánamo et d’Holguín respectivement.

L'origine de la Tumba Francesa se perd à certains moments du XIXème siècle, bien que son essor sur les terres orientales date de la fin de ce siècle et du début du XXème.

Il s'agit de groupes de danses et de musiques nés à partir de l'influence de l'émigration des esclaves et des colons provenant du voisin Haïti, après la révolution indépendantiste de 1791.

Les premières recherches, thésaurisées par le Conseil National du Patrimoine Culturel, ont commencé à la fin des années 70 du XXème siècle, mettant l’accent sur les connaissances ethnographiques et celles du patrimoine musical folklorique.

De nos jours le Projet Tumba Francesa de Cuba répond à une structure qui stimule la recherche et l'action participative.

Une fois élaboré le premier dossier relatif à la Tumba Francesa de la Caridad del Oriente, les plans de sauvegarde ont été préparés pour les ensembles Pompadour ou Santa Catalina de Ricci, de Guantánamo, et Bejuco, d’Holguín, ayant des racines historiques semblables, mais avec des formes d’expression très propres et un développement différent.

Par exemple, la Tumba Francesa de la Caridad… a commencé dans un cadre urbain au sein des « Cabildos de Nación » de la ville de Santiago de Cuba. Bien qu’elle n’apparaisse pas seulement dans ces cabildos (groupements de secours et d’aide mutuelle des Noirs, apparus lors de l'esclavage), dans le Cabildo de Papiante, une congrégation de Congos (ethnie d'origine africaine) ce genre de danse a aussi été assimilé.

Cependant, bien qu'actuellement elles se situent dans des milieux urbains et communaux, les deux autres groupes sont nés plus liés avec les plantations de café et de cacao, fomentées par les colons français dans l’appelé « haut orient cubain ».

Peu à peu elles ont commencé à s’intégrer à des sociétés semblables à celles de Santiago de Cuba, de caractère citadin.

À la fin du XIXème siècle, les Cabildos de Nación, après l’abolition de l'esclavage, se sont convertis en sociétés d'Instruction et d'Agrément et ils ont fonctionné et survécu très tenacement pendant la première moitié du XXème avec ces caractéristiques, sous des formes plus humbles et dignes. Ils préconisaient des principes comme l'honnêteté, la décence, l'amitié et le bon cœur des personnes, une disposition pour aider son prochain et même les causes patriotiques, comme conditions d’appartenance.

Le jeu élégant des tambours

Certaines recherches mentionnent le début de ces sociétés avec les fêtes des esclaves noirs de racines dahoméennes et arará, auxquelles assistaient aussi des affranchis et des métis.

La présence de l'élément africain est puissante et elle se manifeste dans la musique, interprétée avec plusieurs types de tambours propres de la tumba (et on dit aussi du vaudou) et dans les chants et les danses comme l'yuvá.

Toutefois, l'image visuelle ou les tableaux chorégraphiques de la tumba parodie en général, avec la distance, les danses courtoises françaises, observées par les esclaves haïtiens dans les anciennes demeures de leurs propriétaires à Saint-Domingue.

Là apparaissent des éléments de cette société comme les rois, les reines et les vassaux. Ils rappellent le menuet et le rigodon, on distingue aussi la danse appelée masón.

Parmi les tambours mentionnés figure un grand, le premier, maman ou redublé, un tambour uni membranophone, de son grave qui est frappé directement, il porte le rythme du tambour bulá. À collation, le bulá, lui aussi d'une seule membrane, est plus aigu que le tambour mère ou premier, sa polyrythmie est remarquable et c’est un des tambours de base.

Le catá, un tronc de bois converti en instrument xylophone, marque le rythme de base de l'orchestre, il est joué avec des baguettes.

Le second ou secondier, semblable au bulá, apporte son rythme, mais avec davantage d'accentuation.

En outre, il n'est pas rare d'entendre la mesure de la tambora ou tamborita, selon le groupe, seulement pour la danse masón. Les chachás, marugas ou sonajas, ornées de rubans de couleurs, ne manquent pas.

Le spectacle de la Tumba Francesa est très spécial, il n'y en pas de semblables à Cuba. Ses membres, des hommes et des femmes entre lesquelles prédominent des personnes adultes et anciennes, continuent à se vêtir à l’ancienne, les femmes avec des tuniques à rempli, les bords brodés, et des châles voyants, les hommes avec des chapeaux et de grands mouchoirs.

Ils se déplacent en dansant avec un port distingué, mais animés par un singulier feu intérieur, le même qui bat dans les tambours, y compris plus démesurés que les danseurs.

La danse la plus célèbre et la plus aimée est peut-être le frenté, ou danse du ruban. L'yuvá est la plus ancienne et le masón implique tout l'orchestre.


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