L’illustre cubain José Martí est une présence inévitable dans l’œuvre de Roberto Fernández Retamar, il a consacré une série d'essais qui, avec le temps, ont été compilés sous le titre Introducción a Martí  (2018), bien que, en réalité, l’œuvre de Retamar est dans sa totalité héritière et continuatrice de la pensée martienne. Ses textes analysent les contributions universelles que Marti a réalisé, soulignant sa performance littéraire et politique, dans laquelle sont révélées les traces profondes du sentiment latino-américain pour l'indépendance, l'héritage révolutionnaire qui a forgé le caractère future qui a donné toute la liberté à Cuba de la main de Fidel Castro, qui, sans hésitation, avait rejoint Retamar avec ses vers, ses réflexions et ses actes en faveur de la culture de Notre Amérique, sans jamais perdre le parcours autochtone du désir constructif propre, en contraste avec les traditions serviles du colonialisme et de l'impérialisme. Retamar a favorisé la fondation du Centre des Etudes Martiennes en 1977 et il a aidé, jusqu'en 1986, l'institution qui réunit aujourd'hui les érudits les plus remarquables du monde de l’œuvre de l’illustre cubain.

La pensée martienne du Retamar est le résultat de la lignée révolutionnaire de Cuba qui est mélangée au marxisme et à d'autres penseurs libéraux tels que Simon Bolívar et Francisco Bilbao. A ce sujet, Retamar a écrit dans le dernier paragraphe de son essai Martí en su (tercer) mundo, publié à l'origine dans la revue Cuba Socialista en 1965 que: « Cela signifie que l’on a « surpassé »Martí dans le sens de l'avoir intégré, assimilé à la nouvelle conscience. De plus, beaucoup de ce qu'il a dit dans l'ordre politique et, bien sûr, dans celui des problèmes culturels, avait toujours une validité impressionnante. Pour l'instant, sa plus grande préoccupation politique, qui l'a menée de Cuba à Notre Amérique et aux États-Unis, continue d'être grandement la nôtre. Son œuvre se situe à l'aube de l'articulation de Cuba avec le monde. Cette articulation, aujourd'hui manifeste, est ce qui permet de voir l'importance de la tâche de ce penseur, l'un des premiers des pays sous-développés ».

Pour Martí, comme pour le Retamar, notre Amérique est l'utopie qui nous meut vers l'avenir, l'unité et l'intégration sont des rêves nécessaires et c’est ainsi qu’il a soulevé, nous sommes intégrés à une seule identité unie dans la diversité, la renforcer et la protéger est une partie du militantisme de la vie dans nos géographies, l'espoir survit dans ces terres au parjure et à l’arrogance impériale. La dignité nous rend vertueux et utiles pour l'humanité, notre Amérique vit dans la mémoire de nos peuples et dans le maintenant que nous défendons et reproduisons. Retamar savait faire écho de la phrase martienne qui dit « faire est la meilleure façon de dire », dans ces temps de grands discours et peu d'actions en faveur de l'humanité, ces mots résonnent profondément dans les cœurs qui battent en poussant le désir absolu des nouvelles réalités quant à la liberté. La culture latino-américaine et caribéenne est unique car elle prend le plus universel et l’entérine de manière originale sans jamais perdre sa propre création.

Une nouvelle patrie a besoin d'une nouvelle réalité continentale, examiner notre histoire pour nous trouver dans l'ensemble des nations sœurs, dans l'origine commun et dans les nécessitées partagées, dans l'urgence de la transformation et de la confrontation devant tout ce qui continue d'empêcher le bien-être des peuples, la pensée critique au service des besoins sociaux, non pas comme un évangile, mais en faveur d'un nouveau début du long chemin de prendre conscience et du renouveau national, latino-américain, universel et humain. La république des opprimés doit supplanter les républiques de l'oppression dans lesquelles nous avons vécu, la transformation est dans notre participation consciente et engagée avec les besoins de nos peuples: la racine devra être la nôtre.