Origines africaines de la culture haïtienne


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Il n’y a pas de respect de droits humains sans l’acception de la diversité culturelle. L’incapacité d’accepter et de prendre en compte les différences culturelles demeure un défi à relever. L’une des tâches des humanistes est de promouvoir des activités approfondissant la connaissance des gens sur les traits culturels caractérisant l´ethnicité des peuples. Dans cette perspective, nous nous proposons de mettre en exergue les origines africaines de quelques éléments de la culture haïtienne, entre autres le vodou et la langue créole.

Comme le point focal d’un système optique, le vodou rassemble dans une cosmogonie particulière tout ce qui est propre à l’Haïtien. Il s’agit d’un syncrétisme résultant de la rencontre et du mélange de diverses croyances et pratiques magico religieuses soutenues par les mythes afro européens. Le processus conduisant à sa formation, a duré longtemps et il a fallu au moins trois siècles pour que ces croyances et ces pratiques s’entrelaçaient et produisirent enfin un ensemble cohérent.

A l’instar du vodou, la langue créole est en partie d’origine africaine. Sa formation a connu un long processus de mélange et de domination. La position dominante des maîtres blancs et la situation dégradante des esclaves sont à l’origine de la grande influence française observée dans cette langue.  En général le vocabulaire créole est phonétiquement français; mais le créole parlé par les analphabètes et le langage sacré du vodou s’éloignent de la langue française pour se rapprocher des langues africaines. Les noms des esprits vodou sont généralement inconnus du vocabulaire français, provenant directement des divinités africaines. Parmi lesquels citons: Ayizan, Azaka, Loko, Ogou Batalah, Ogou Feray, Ogou Badagri,  etc.

En définitive, le vodou et le créole ont des origines communes: leur base composite étant d’éléments afro européens. Néanmoins, il ne faut pas s’attendre à retrouver en Haïti la reproduction textuelle des croyances et des langues qui ont contribué à la formation du vodou et du créole, d’autant qu’aucune culture ne puisse être transmise textuellement de génération en génération, encore moins en dehors de son milieu d’origine. La transformation perpétuelle des éléments culturels est la base de la diversité qui caractérise et différencie les peuples. Le changement culturel est le déterminisme de cette diversité. Sans ce principe scientifique, il n’y aurait qu’une seule et même culture dans le temps et dans l’espace, ce qu’on a cru pendant longtemps et qui a accouché l’ethnocentrisme.

Source: 22e Bulletin Ambassade d´Haïti à Cuba


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