Alicia Alonso, fondatrice de l’École cubaine de Ballet et l’une des figures les plus extraordinaires de l’art de la danse mondiale du dernier siècle, est décédée à La Havane le 17 octobre 2019, âgée de 98 ans.
Femme profondément engagée au destin de sa Patrie et de la Révolution cubaine, Alicia a été et sera l’un des symboles les plus chers de la culture nationale.
Héroïne nationale du Travail de la République de Cuba, distinguée à l’intérieur et hors du pays avec de nombreux prix et décorations — dont ressortent l’Ordre José Martí, le Prix national de la Danse et le Grand Prix de la Ville de Paris —, elle a été parmi les fondateurs de l’Union d’Écrivains et Artistes de Cuba (UNEAC). Lors du IXe Congrès de l’organisation, en juin dernier, les délégués ont ratifié sa condition de Membre d’honneur du Conseil national de l’UNEAC, en vertu de ses contributions exemplaires à l’avant-garde de notre mouvement artistique et intellectuel.
Sa vocation précoce pour la danse a commencé à se profiler quand elle recevait des leçons dans la Société Pro Arte Musical. Entre 1937 et 1948, sa croissance artistique a été vertigineuse dans plusieurs compagnies des États-Unis, où elle est devenue première danseuse du American Ballet Theater.
Mais elle a toujours épousé l’idée de développer l’art de la danse classique dans son pays et de mettre notre patrie dans la carte mondiale de cette discipline. C’est pour cela qu’elle a fondé en 1948 le Ballet Alicia Alonso, rebaptisé après comme Ballet national de Cuba, l’une des compagnies les plus prestigieuses dans le monde entier. En même temps, elle a fondé l’Académie Alicia Alonso, pierre angulaire de la mondialement connue École cubaine de Ballet à laquelle, avec Fernando et Alberto Alonso, elle a apporté de la méthode et du style.
En 1956, la compagnie souffre les abus de la dictature de Batiste, qui essai de la convertir en son agent de propagande et, ne réussissant pas, on lui retire le maigre soutien économique de l’État. Alicia Alonso fait connaître ensuite une lettre publique de dénonciation. La compagnie fait un tour de protestation nationale qui finit avec une représentation d’hommage et dédommagement organisée par la Fédération d’Étudiants Universitaires (FEU). La prima ballerina assoluta radicalise sa position tout en refusant de danser à Cuba pendant que la tyrannie restât au pouvoir.
Lors du triomphe de la Révolution, elle retourne à l’Ile. Sa rencontre avec Fidel Castro a été providentielle. Les nouvelles autorités non seulement soutiennent et promeuvent l’activité du Ballet national de Cuba, mais aussi l’enseignement de la danse classique.
Ses rôles dans des pièces classiques et contemporaines ont été mémorables, son œuvre chorégraphique s’avère vaste et significative, et ses contributions à la formation de générations successives de danseurs sont notables.
Alicia a créé le Festival international de Ballet de La Havane qui aujourd’hui porte son nom. En 2015, par l’accord du Conseil d’État, la scène de ses grands succès dans la capitale cubaine a pris le nom de Grand Théâtre de La Havane Alicia Alonso.
La présidence de l’UNEAC partage avec le peuple cubain et les très nombreux admirateurs d’Alicia dans le monde entier la douleur de sa perte, et exprime son engagement à exalter son héritage exceptionnel.
La Havane, le 17 octobre 2019
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