Les six jours de jazz dans la capitale cubaine sont enfin là. Du matin au soir. Dans les théâtres et les espaces ouverts, des concerts, colloques, conférences, présentations de livres et de disques, dans le respect absolu des normes sanitaires indispensables pour éviter la propagation du coronavirus. La 37e Édition de Jazz Plaza 2022 est devenue réalité du 18 au 23 janvier
Avant l’ouverture, Vitico Rodriguez, président du Comité d'organisation, avait évoqué la pertinence d’organiser le Festival : « Le public cubain, mais aussi les musiciens, étaient impatients que Jazz Plaza ait lieu cette année. Il ne sera pas comme nous l'avions initialement prévu, mais au moins les concerts en direct pourront avoir lieu et on pourra apprécier l'interaction unique que procure le jazz sur scène. »
Le 18 janvier, le gala d'ouverture a accueilli, à la salle Avellaneda, deux figures essentielles : Bobby Carcassés et Nachito Herrera. L'un, le jazzman cubain le plus complet et le plus chevronné ; l'autre, un pianiste exceptionnel qui a mené une brillante carrière artistique aux États-Unis et qui, en même temps, promeut le dialogue entre les deux peuples et prône la fin du blocus contre l'Île. Bobby a axé son spectacle sur le thème Du blues à la timba et de la timba au jazz, et Nachito a donné un aperçu, avec un orchestre composé de maestros cubains, de l'un des temps forts du festival : le concert Cuba vive, qui a eu lieu le dimanche 23 à 21h00 sur l'esplanade de La Punta, à l'entrée du port de La Havane. Auparavant, le dimanche 16, un concert offert par l'Orchestre symphonique national, les chefs d'orchestre Enrique Pérez Mesa et l'invité brésilien Joao Mauricio Galindo, et le compositeur et pianiste congolais Ray Lema avait été le prélude au Festival.
Jazz Plaza 2022 s’est tenu dans les deux salles du Théâtre national, au Centre culturel Bertolt Brecht et du Théâtre América. Des musiciens des États-Unis, de France, d'Argentine, d'Espagne, des Pays-Bas, de Slovaquie, de Suède, de Finlande et de Belgique sont présents, mais les plus grandes attentes ont résidé sans aucun doute dans la rencontre entre des artistes cubains d'excellence, appartenant à plusieurs générations.
Le colloque international Leonardo Acosta in memoriam, au Centre Culturel des rues 31 et 2, dans le quartier du Vedado, s’est déroulé matin et après-midi, du mardi au dimanche, avec des hommages (Portillo de la Luz, El Greco, José Dos Santos, Pucho Lopez, Numidia Vaillant, l’Orchestre cubain de musique moderne), des présentations de disques, des critiques de publications thématiques et des panels consacrés à l'analyse et aux perspectives du jazz dans les industries culturelles actuelles.
L'intérêt pour la promotion, le marché et le positionnement du jazz et, en général, de la musique cubaine, a occupé l'ordre du jour de Première Ligne, un forum d'échange avec la participation d'hommes d'affaires et d'organisateurs d'événements étrangers, qui se sont vu offrir la possibilité de connaître de première main la vie musicale cubaine et de discuter des expériences dans les circuits internationaux.
Pour se faire une idée de l'importance de cet espace offert par le Jazz Plaza 2022, il faut noter la présence à Cuba de l'Allemand Christoph Borkowsky, président des festivals Womex, spécialisés dans la promotion mondiale des musiques du monde, et de l'Anglo-argentin Dominic Miller, qui, en plus d'être un maître de la guitare, affiche une longue carrière de producteur de musique.
Deje un comentario