« Vous n'allez pas chanter ici », vociférait-il. Comme si cette ville qui l'accueille lui appartenait. « Comme si la haine était son sang. Comme si nous n'étions pas des enfants de Cuba. La musique est notre passion et tant qu'il y aura quelqu'un pour nous écouter... Nous serons là ! À notre famille : nous allons bien ».
C’est avec ces mots – loin du mépris et pleins d'amour, le seul antidote capable de vaincre la malveillance – que le duo Buena Fe a une fois de plus ratifié la nature de son esprit, après avoir vécu, alors qu'ils se trouvaient dans un Burger King de Barcelone, un désagréable incident, organisé par la campagne qui, depuis les médias et les plateformes numériques hostiles à la Révolution cubaine, a boycotté certaines des salles de concert du groupe.
Environ cinq personnes ont lancé des insultes et des injures dans le restaurant où les musiciens se trouvaient, et parmi les raisons alléguées, ils ont prétendu qu'ils ne pouvaient pas chanter en Espagne parce que Buena Fe était un ennemi du capitalisme. Israel Rojas a répondu que c’étaient eux les ennemis du peuple cubain. En réponse, des Cubains et des Espagnols, présents sur les lieux, se sont interposés entre les artistes et les agresseurs, et dans la lutte pour les défendre, ils ont été frappés.
Le groupe, en tournée en Espagne depuis la mi-mai, a reçu le soutien de l'Institut cubain de la musique (ICM) et d'autres institutions face à la vague de haine qui prétend faire annuler ses concerts dans ce pays, où il compte de nombreux admirateurs.
Lors d'une conférence de presse, Indira Fajardo, présidente de l'ICM, a dénoncé le harcèlement dont le groupe a fait l'objet et qui s'est abattu non seulement sur les musiciens, mais aussi sur les propriétaires et les programmateurs des théâtres.
Il est évident que les agressions, encouragées via les réseaux sociaux, ont été préparées, a-t-elle dit. Une attaque qui répond à la même méthode de diabolisation de la culture que d'autres artistes ont également subie.
L'ICM a appelé la communauté internationale à dénoncer ces attaques qui visent à faire en sorte que notre musique soit méconnue.
De son côté, l'Union des artistes et des écrivains de Cuba (Uneac) a publié un communiqué dans lequel elle rejette ces hostilités contre le groupe : « Il s'agit d'une attaque contre la civilité, d'un mépris manifeste pour la culture et pour ceux d'entre nous qui défendent le droit de construire notre œuvre depuis cette Île bloquée et calomniée », indique le texte.
« Tout Cuba avec vous », a écrit le président Miguel Diaz-Canel Bermudez sur son compte Twitter, en soutien à un groupe qui, depuis 20 ans, apporte non seulement de la joie à Cuba, mais aussi une excellente musique, dont les paroles sont absolument cohérentes avec le nom sous lequel il s'est fait connaître.
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