Remedios est un espace magique. Cette municipalité de la province de Villa Clara n’a que 559.6 kilomètres carrés, mais son histoire et sa vie culturelle en font l’une des plus emblématiques du pays.
En mars 1980 elle a été déclarée Monument National, en raison de l’élégance de ses édifices, de ses promenades et de ses parcs. Elle accueille, en plus, les célèbres « Parrandas de Remedios », des fêtes populaires typiques de cette région, et qui, chaque année, rassemblent des Cubains et des étrangers qui s’entremêlent au cours des défilés de chars, des feux d’artifices, le tout dans une ambiance marquée par la compétition entre deux groupes. Cette tradition a été déclarée récemment Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité.
Le Musée dédié justement aux parrandas est un des attraits de la ville. Il garde précieusement des photos, des maquettes, des instruments musicaux et des objets d’artisanat liés aux fêtes qui ont presque 200 ans. Les visiteurs peuvent aussi se promener sur la seule place de notre pays au bord de laquelle se trouvent deux églises : celle de Nuestra Señora del Buen Viaje (Notre Dame du Bon Voyage)et la Parroquial Mayor de San Juan Bautista (l’Église Paroissiale Majeure de Saint-Jean Baptiste). C’est dans cette dernière où se trouve un grand autel recouvert d’or avec une vitrine qui garde une sculpture de la Inmaculada Concepción embarazada (l’Immaculée Conception enceinte), l’on dit que cette œuvre est unique au monde. De plus, le musée dédié au musicien cubain Alejandro García Caturla s’y trouve.
Mais ce n’est pas tout. Remedios possède le plus grand bestiaire mythologique de Cuba, selon ce qu’expliquent les chercheurs Isaías Rojas Lleonart, Silvia Alejandra García Gasca, Shirley Luray Thompson Llorente. « Les êtres mythologiques du bestiaire de Remedios selon l’origine idéaliste, n’ont pas été créés par un Dieu mais par le diable, habitant et maître de l’enfer dont la ville de Remedios était proche et auquel elle avait accès facilement. Ces êtres mythologiques n’étaient pas adorés ; ils n’étaient pas non plus des augures d’événements futurs. Il existe seulement un être mythologique présentant des malformations et son augure était en rapport avec des phénomènes climatiques (des pluies) et pas sociaux, économiques ou familiaux. La malformation la plus répandue était le Gigantisme qui se manifestait comme une malformation unique ou en association tératologique ».
Un de ces êtres devenus une légende est le Sapo de Jinaguayabo (Le Crapaud de Jinaguayabo). On dit qu’il habite sous une pierre sur le chemin de Tesico, endroit où s’est implanté le premier groupe de population.
Personne ne l’a jamais vu, mais la tradition orale raconte qu’il est très vieux et que son corps est recouvert d’une carapace écailleuse et dure. Pendant la sécheresse il reste très tranquille, mais avec la pluie il commence tout de suite à coasser et le son qu’il émet devient de plus en plus intense au fur et à mesure que la pluie devient plus forte.
On dit qu’initialement il a une taille normale, mais qu’il peut atteindre la hauteur d’un bouc. C’est pourquoi peut-être un jour il sortira de sa cachette et ceux qui vont en direction de Tesico pourront le voir. Remedios invite.
Traduit par: Reynaldo Henquen Quirch
Deje un comentario