Cuba est fière de pouvoir montrer au monde sa richesse culturelle aussi depuis le talent et la sensibilité de ses bons musiciens et créateurs, qui se font remarquer par dizaines à différentes époques et qui transcendent dans le temps avec la même force de leurs œuvres et de leurs interprétations jusqu’à nos jours et au-delà.

Beaucoup d’entre eux ont réussi à s’attirer, grâce à leur persévérance, l’amour et le respect des admirateurs de ses œuvres musicales, comme cela a été le cas d’un jeune de Pinar del Río qui est devenu une idole des grandes foules et qui était connu sous le nom de Pedro Junco, mais le nom que l’on peut lire dans son acte de naissance est: Pedro Buenaventura Jesús Junco Redondas.

Il était né le 22 février 1920 et bien qu’il soit décédé à l’âge de 23 ans, cela a été un temps plus que suffisant pour irradier son entourage avec une personnalité charmante dont il a fait montre durant sa vie sociale intense, avec son allure personnelle et sa grâce qui arrachait des soupirs à de nombreuses jeunes filles de l’époque.

Il s’est toujours fait remarquer par l’avidité avec laquelle il a assumé ses études de piano, son instrument musical préféré et il a complété sa formation musicale dans la filiale du Conservatoire Orbón de Pinar del Río, où il a obtenu le diplôme de Professeur de Piano en 1939.

En tant que compositeur et pianiste il s’est frayé un chemin dans le monde de la musique, en composant surtout le célèbre bolero « Nosotros » (Nous) 1939 qui a été interprété depuis lors par de remarquables artistes de Cuba et du monde et qui garde toute la magie de son émotion en raison de la portée de ses paroles.

Parmi les plus célébres l’on peut citer Elena Burke, Luis Gardey, Plácido Domingo, Julio Iglesias, l’Orchestre Aragón, Rita Montaner, Fernando Fernández, las Hermanas Lago, Sarita Montiel, Albert Hammond, Lupita D'Alessio et la Pequeña Compañía.

Il transmettait à tous la joie de sa jeunesse, aux amis et au public en général. Ceux qui l’ont connu de près l’ont défini comme un homme sincère, ferme dans ses convictions, humble, loyal, avec de nombreuses qualités sur lesquelles mettre l’accent, mais ce qui attirait le plus l’attention c’était son physique, une allure à ne pas passer inaperçue dans sa fréquente présence dans la vie musicale des boîtes de nuit et des fêtes.

D’autres boleros qu’il a composés ont fait date dont Soy como soy (Je suis comme je suis) (en 1940), Yo te lo dije (Je te l’ai dit) et presqu’une vingtaine de belles chansons qui sont restées gravées dans la mémoire collective du peuple cubain et qui portaient sur l’amour et la déception, sur les amours interdits, sur la beauté et sur les qualités de la femme.

À l’occasion de la célébration du centenaire de sa naissance, l’on se souvient de Pedro Junco dans tout Cuba, mais de façon spéciale dans sa terre de Pinar del Río avec une nouvelle édition de la rencontre identitaire Nosotros (Nous) créée par l’Union des Écrivains et des Artistes de Cuba (Uneac), et qui, a élargi, cette année 2020, son vaste programme d’activités en raison de cet important anniversaire.

Du 17 au 23 février Pinar el Río a accueilli des journées qui ont inclut des expositions, des conférences, des projections audiovisuelles et le concours de composition musicale qui porte le nom de cet auteur très connu.

L’on a dévoilé aussi une plaque dans la maison natale du compositeur, siège actuel de l’UNEAC dans la province ; l’on a projeté le documentaire Pedro Junco, el mito de Nosotros (Pedro Junco, le mythe de Nous) de Luis Hidalgo Ramos et l’on a dévoilé un buste offert à la Maison de la Culture par le centre de documentation et d’information musicale Argeliers León.