En 1984, avec les premières grosses sommes qu’il a gagnées avec le groupe musical Radio Futura, Santiago Auserón, “Juan Perro”, est venu à Cuba. C’était le premier des nombreux voyages que l’artiste a faits à notre pays où il a trempé dans les rythmes afro-américains de la musique traditionnelle cubaine.

Son long périple à la recherche des empreintes du patrimoine sonore cubain a été reflété en 1991 dans Semilla del son (Graine du son) un disque double dans lequel il a rassemblé les étoiles du monde musical de notre pays –Septeto Nacional, Merceditas Valdés, Benny Moré et Arsenio Rodríguez, parmi de nombreux autres et dans un livre de même titre publié pour la première fois en 2017.

Maintenant, aux côtés du réalisateur canarien, Juan Manuel Villar Betancort (Playing Lecuona, 2015), il s’embarque dans un nouveau voyage pour rencontrer de nouveau les musiciens qui maintiennent vivantes les racines de la musique cubaine et qui sera recueilli dans un documentaire intitulé Semilla del son. La película. (Graine du son.)

Le film. L’aventure cinématographique et musicale commencera le 10 mars prochain avec une équipe technique formée de 12 Canariens et Cubains. « Notre périple partira de Santiago de Cuba pour la cordillère de Baracoa, où est né l’antécédent du son ; le nengón”, explique le cinéaste de Tenerife, un grand connaisseur de Cuba, où il a habité pendant quatre ans durant lesquels il a collaboré avec l’École Internationale de Cinéma et de Télévision de San Antonio de los Baños.

À chaque étape du périple Santiago Auserón rencontrera les musiciens cubains chargés de sauvegarder la tradition musicale de la plus grande des Antilles et aussi ceux qui sont en train de la faire connaître dans de nouveaux horizons sonores dont Cimafunk et le projet collectif Interactif. Une demi-centaine d’artistes y participeront et parmi eux se trouvent Silvio Rodríguez, le trio Los Gómez et Pancho Amat.

« Cela fait de nombreuses années que nous travaillons les contenus d’un projet qui pourra se matérialiser, car Santiago étudie depuis les années 80 la musique cubaine et je suis lié à Cuba » indique le réalisateur dont le film musical précédent, dirigé avec le Cubain Pavel Giroud, Paying Lecuona, a eu le prix au Meilleur Documentaire au Festival de Montréal.

C’est justement Playing Lecuona qui a encouragé Auserón à tourner avec Villar Semilla del son. « Cela lui a paru un travail sérieux du point de vue visuel, avec un production très soignée dit le réalisateur dont l’esprit se trouve déjà à Cuba.