Il semblerait que les artistes qui se prononcent en défense de nobles causes tels que le massacre, le racisme, la xénophobie, l'exploitation et autres maux qui existent aujourd'hui au cœur de l'humanité, seront condamnés sans fin par ceux ne partagent pas ces positions révolutionnaires. C'est le cas de Roger Waters, ancien membre du groupe de rock Pink Floyd, qui vient d’être de nouveau critiqué pour s'être opposé au génocide perpétré durant le conflit israélo-palestinien.
Le site web de la Ligue majeure de baseball des États-Unis (MLB) qui assurait la promotion des concerts du musicien britannique, a annoncé le 8 mars que leurs plateformes cesseraient de les promouvoir, en raison des pressions de l'organisation sioniste B'Nai B'rith International. Cette dernière avait déjà tenté de faire taire le bassiste en janvier dernier, en envoyant une lettre à Rob Manfred, commissaire de la MLB – la plus importante ligue de baseball au monde – afin qu'il cesse de promouvoir la vente de billets pour la tournée « This is not a Drill », qui doit commencer le 8 juillet 2020.
La raison d’une telle réaction a été le soutien de Waters au BDS, un mouvement qui est à l'origine de la politique de boycott, de retrait et de sanctions contre Israël. Selon le journal argentin Clarin, la campagne promeut la non-violence et défend les droits de la population palestinienne de Gaza et de Cisjordanie.
Il se trouve que Waters, après avoir annoncé une tournée à Tel-Aviv en 2006, avait reçu des messages de l'un des promoteurs de ce mouvement. Ces informations sur le conflit et ses réalités, l’amenèrent à apporter son soutien aux Palestiniens. Ainsi, en 2018, lors de sa visite à Montevideo, le musicien participa à la conférence Palestine et droits humains aujourd'hui, et la même année, à Barcelone, il assistait au colloque Toutes pour la Palestine. La lutte palestinienne et la solidarité internationale, où le co-fondateur de Pink Floyd déclara que tous les êtres humains devraient avoir des droits inaliénables tels que la liberté, au-delà d'être européen, africain, palestinien, juif ou musulman.
Selon Waters, il n’existe aucune « raison légitime » pour justifier le massacre qui a causé la mort de nombreux Palestiniens à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, un conflit qui depuis le siècle dernier continue de faire des victimes et qui, s'il ne s'arrête pas, exterminera la culture et la société palestiniennes.
Cependant, cette campagne contre Waters n'est pas seulement basée sur sa position face à ce conflit, car il suffit de consulter ses publications sur ses réseaux sociaux pour découvrir qu’il se bat pour la paix et la défense de l'humanité, une vision qui déplaît à certaines personnes, précisément parce qu’il est engagé dans de nombreux combats. Les exemples ne manquent pas. Lors du Festival Desert Trip, qui a réuni en octobre 2016 plusieurs stars de l'âge d'or du rock, le final de Waters a résonné dans toute la Californie et au-delà. Durant sa prestation, des montages de Donald Trump sont apparus sur les écrans, associés à certaines de ses phrases les plus stupides de sa dernière campagne, accompagnés de la chanson Pigs (Porcs). Puis, on a entendu la chanson Another brick in the Wall, tandis qu'un énorme porc gonflable, avec le visage du président étasunien, a volé au-dessus du public, qui pouvait lire sur la figure : « cochon », « ignorant », « menteur », « raciste », « sexiste »...
En février 2019, le musicien a condamné la tentative d'intervention étasunienne au Venezuela, qui se cachait derrière le concert Venezuela Live, avec le soutien du magnat britannique Richard Branson et du président colombien Ivan Duque. En octobre de la même année, Waters a mis en ligne une vidéo sur Instagram, où il a chanté son soutien et sa solidarité avec les Chiliens qui manifestaient contre le gouvernement de Sebastian Piñera. Et en 2020, il s'est prononcé contre l'extradition de Julian Assange vers les États-Unis.
La musique et les idéaux de Waters en faveur de l'humanité n'ont pas de frontières, et ces actions contre le chanteur se heurteront à un mur.
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