L'occupation britannique de la capitale cubaine entre 6 Juin 1762 – 13 Août 1763 a été valorisée de très différentes manières par les historiens. Comme toujours, on peut dire que chacun voit les faits selon ses propres intérêts ou convictions. Essayons donc de faire un bref survol de ce qui s'est passé et de ses conséquences.
Les systèmes de défense
Il est clair que la capitale de la Perle des Antilles a été très valorisée par les Espagnols depuis longtemps et non en vain, bien avant l'attaque anglaise, le premier historien cubain, José Martín Félix de Arrate (1701-1765), la considérait comme la Clé du Nouveau Monde, l’Avant-garde des Indes Occidentales. Mais bien qu'étant conscient de son importance, sa défense n'était pas suffisante. Pour la protéger, les autorités espagnoles ont construit les forteresses du Château de la Real Fuerza, le Château de los Tres Reyes Magos del Morro et le Fort de San Salvador de La Punta. En cas d'attaque leurs batteries croisaient leur feu empêchant l'entrée du port, auquel on évitait l'accès en plaçant une grosse chaîne avec des pontons de bois. Bien que cela assurait la défense de la ville, l'attaque anglaise de 1762 a démontré le contraire.
Antonio Bachiller y Morales soulignait dans son œuvre de 1883 Cuba: Monografía histórica (Cuba : monographie historique) allant de la perte de La Havane jusqu'à la restauration espagnole, que, étonnamment, la prise de La Havane a été un succès, grâce aux notes de l'amiral britannique Charles Knowles qui a fait une escale dans la capitale cubaine lors d'un voyage en 1756, à un moment où il n’y avait pas beaucoup d'hostilité entre son pays et l'Espagne. L'amiral a été reçu par le gouvernement local, qui lui a aussi permis de se promener dans la ville, dans ses environs et dans ses fortifications. Quand Charles Knowles est arrivé à Londres en 1761, il fait des plans et des documents très détaillés avec toutes les données de sa visite et a conseillé d’attaquer la place en cas de guerre, approuvé et exécuté plus tard.
Après la prise de la ville, la valorisation de La Havane par la Cour espagnole a beaucoup augmentée. Si avant les faits La Havane était déjà admirée en Europe, elle le fut beaucoup plus après l'occupation britannique grâce aux principales publications de l'époque.
Lorsque l'Espagne a échangé La Havane pour La Florida, le système de défense de ses colonies a été repensé totalement. Une Junte de Généraux a été créée en mars 1763 afin d’établir les mesures à mettre en œuvre et, en septembre 1765, le plan de l'ensemble défensif des Caraïbes a été décidé par Décret Royal de Carlos III, dirigé par Ambrosio Funes de Villalpando, comte de Ricla, le nouveau capitaine général et gouverneur de l'île, et le maréchal d'origine irlandaise Alexander O´Reilly, nommé inspecteur général de la milice et brigadier des ingénieurs.
La nouvelle équipe des ingénieurs a rénové les constructions militaires de La Havane. Des nouvelles forteresses ont été bâties : La Cabaña, El Principe et Atarés, avec lesquelles la ville a été fortifiée comme n'importe quelle autre ville européenne, incluant les remparts et un ensemble de forts dans ses alentours, ce qui a été imité par d'autres places espagnoles en Amérique.
Mais si nous soulignons les constructions militaires, nous ne devons pas oublier les nouveaux projets civils, qui ont doté la ville d’une nouvelle physionomie avec d’importants édifices publics, la rénovation de la place d’Armes, le dessin de nouvelles promenades, la restauration de l’arsenal détruit par les Anglais à leur départ, la fabrique de cigares, parmi d'autres.
Les sentiments de la population
Lors de la prise de la ville, l'oligarchie créole était très mécontente des décisions du capitaine général Juan del Prado Portocarrero y Luna, qui avait ordre de limiter le pouvoir des plus riches commerçants créoles, donc il a fermé la Compagnie du Commerce et il a rétabli les pratiques économiques qui les préjudiciaient. De toute façon, malgré le mécontentement, cela ne supposait encore aucun danger pour la métropole, car il manquait encore un long chemin à parcourir avant que des sentiments indépendantistes mûrissent.
Il est clair que la prise de la ville par les adversaires n'était pas du goût de la population et cela est démontré par la vaillante défense qu'ils ont fait. On estime que sur la ville et ses défenses sont tombés jusqu'à 3070 projectiles et grenades.
Environ 3700 hommes de toutes les forces sont morts lors des affrontements. Avec la présence anglaise, la vie du simple Havanais ne s'est pas améliorée. Des témoignages documentés montrent le contraire, car on les a obligé à payer des impôts, ou « donativos » de 500 000 pesos, comme les appelait le comte Albemarle.
Suite à l'état de siège, de nombreuses familles créoles ont abandonné leurs maisons dans lesquelles se sont installés les militaires anglais, ou, lorsqu'ils ne fuyaient pas, ils ont été expulsés ou contraint de les partager avec les troupes, ce qui a provoqué les plaintes du cabildo (conseil municipal) à Albemarle, car leur comportement dérangeait les dames havanaises.
Ils ont pris aussi les hôpitaux et les églises et, selon les chroniqueurs, les religieux craignaient plus les Anglais non pas pour leur nationalité, mais pour leur statut d'hérétiques.
Alors que les familles les plus catholiques maintenaient leur distance envers les envahisseurs, la vérité est que les choses se sont détendues et il y même eu des jeunes femmes qui se sont mariées avec des Anglais sous la croyance protestante, causant un scandale parmi les plus fidèles.
Sur les réactions de moquerie envers l'envahisseur et l'humour cubain, l'illustre Jorge Mañach a beaucoup parlé des plaisanteries créoles de l’époque. Les militaires ou les « casaques rouges » » étaient appelés mameyes (fruit du Mammea americana) en raison de la couleur rouge de leur uniforme ressemblant à ce fruit populaire. Ainsi, après le couvre-feu ou lorsque les anglais faisaient irruption dans n’importe quel endroit on disait que «Llegó la hora de los mameyes », une expression qui a survécu jusqu'à nos jours sans que de nombreux Cubains soient conscients de son origine.
Pour la défense héroïque soutenue par le régisseur de la ville de Guanabacoa, José Antonio Gómez Bujones, plus connu sous le nom de Pepe Antonio, il reste l’expression populaire « hacer las cosas de a Pepe », c'est-à-dire s’imposer.
De même, depuis cette époque, lorsqu’on questionnait quelqu'un sur sa fidélité, vers l’Espagne ou vers les Anglais, et qu’il y avait un doute, on disait : « Tu ne travailles pas pour l'anglais ? ».
Connaissant l'humour cubain, il n'est pas surprenant que d’autres phrases puissent surgir sur les britanniques, mais avec beaucoup moins de décorum. Par exemple, quand on rencontrait des excréments sur la voie publique on disait qu’il fallait faire attention où l’on marchait car la chaussée était « de verre anglais ».
Chez les commerçants, le sentiment concernant les envahisseurs a changé à partir des transactions avec d'autres ports des colonies britanniques.
Quelques années plus tard les Cubains se référaient de façon hostile à l'Angleterre l’appelant la « Perfide Albion », selon l'expression utilisée par l'écrivain et diplomate français d’origine hispanique Augustin Louis-Marie de Ximénèz (1726-1817). Dans son poème L´ère des Français (publié en 1793), il encourageait l’attaque du Royaume-Uni dans ses propres eaux, l’appelant la « Perfide Albion ».
L’esclavage
La situation des esclaves empira suite à la prise de La Havane, car dans la capitulation les Anglais ont exigé que tous les esclaves soient remis au roi. D'autre part, certains Havanais faisaient des affaires en emprisonnant des Noirs libres pour les vendre ensuite aux particuliers. Moreno Fraginals nous rappelle que durant la domination britannique « la barbarie esclavagiste était en recrudescence dans une colonie où, au dire des Anglais, les maîtres des esclaves étaient les plus humain de toutes les colonies européennes. Les documents de l'époque révèlent comment des dizaines de Noirs et de Mulâtres ont fui terrifiés de la ville conquise, où les envahisseurs ont introduit un régime de travail sophistiqué pour extraire jusqu'à la dernière goutte la productivité de l'esclave ».
Pendant le court gouvernement anglais la traite des esclaves a augmenté et 10 700 esclaves africains ont été importées par John Kennion, un marchand d'origine irlandaise auquel Albemarle avait autorisé la traite en exclusivité, les vendant à des prix inférieurs.
Quand les Anglais sont partis, Carlos III ordonna au comte de Ricla qu’il accorde la liberté aux esclaves qui s’étaient mis en évidence pour leur valeur. On dit que 14 600 pesos ont été payés aux riches havanais pour que 156 esclaves soient libérés par ordre royal.
Quelques années plus tard, en 1774, le premier recensement a eu lieu dans l'île, reflétant qu'elle comptait une population totale de 171 620 habitants, dont 44 333 étaient des esclaves d'origine africaine.
Le chantier naval Royal
La Havane comptait un important chantier naval à partir de l'année 1724, ou de nombreux navires de la flotte espagnole ont été construits depuis cette date. L'ancien Arsenal, appelé Real Astillero de Nuestra Señora de Belén, a été agrandi lorsque la région maritime de Veracruz a été transférée à La Havane. Là, des navires de cèdre et d’acajou de très bonne consistance et très durable ont été construits.
Les chroniques de l'époque nous disent que ce chantier « occupe beaucoup de gens et répartit beaucoup d'argent ». Un échantillon de sa productivité et de sa technologie est confirmé par la construction de huit bateaux de 60 à 80 canons, trois brigantins, deux frégates, un paquebot et une goélette entre 1749 à 1761.
Au moment de l'attaque britannique, l'une des mesures défensives utilisées a été le sabordage de trois navires espagnols à l'entrée de la baie de La Havane pour empêcher l'entrée de l'escadre britannique, une erreur, cela a également empêché la sortie d’autres navires hispanique de la baie qui, à ce moment, s’élevaient à 25 navires marchands et 14 de guerre.
Quand le gouvernement espagnol a récupéré la ville, après la réparation et l'amélioration de ses défenses, il a agrandi le chantier naval, le convertissant en le plus important de sa flotte. À cet égard, l'occupation britannique de La Havane et sa réévaluation a marqué un regain et un énorme développement de l'industrie navale dans la capitale cubaine.
Les débuts de la franc-maçonnerie à Cuba
Une autre nouveauté apportée par les Britanniques à Cuba a été le début de la franc-maçonnerie, une fraternité introduite par les soldats britanniques dès 1730. Le premier document officiel est le certificat de grade de Maître apporté au nom d'Alexander Cockburn, le 3 mai 1763. Dans celui-ci on reconnaît que la première loge maçonnique ayant des fonctions à Cuba était la Loge Militaire Anglaise n° 218 du Registre d’Irlande, attachée au 48e Régiment de l'armée britannique d'occupation. Malgré les nombreuses tentatives de la métropole hispanique pour l’éradiquer, nous savons que la franc-maçonnerie est parvenue à s’étendre à Cuba.
Quand les Anglais sont partis de la capitale cubaine en 1763, les francs-maçons s’en allèrent aussi, mais après la révolution haïtienne de 1791 de nombreux colons français se sont établis à La Havane, où, le 17 décembre 1804, a été fondée la première loge cubaine : le Temple des Vertus Théologiques nº 103, qui, cette année, a reçu la patente de reconnaissance de la Grand Loge de Pennsylvanie.
Dans la partie orientale de Cuba, le Français Joseph Cerneau fonda les loges La Persévérance, la Concorde, L'Amitié et Bénéfique. Les loges de Santiago de Cuba se sont installées en Louisiane et à La Havane où certaines de ses rues les plus célèbres ont pris le nom des loges en espagnol : Perseverancia, Concordia, Amistad, Virtudes…
Le commerce
C'est l’aspect les plus important pour les défenseurs de l'occupation britannique, affirmant qu’il a été positif. Nous ne devons pas tomber dans l'extrémisme, et, bien qu'il ait eu des aspects positifs, tout n’a pas été si bénin et harmonieux comme beaucoup le pense.
Pendant la domination britannique de la Havane, le reste de l'île était sous le commandement du gouverneur de Santiago, D. Lorenzo de Madariaga. Les autorités espagnoles se sont trouvées devant un sérieux dilemme, qui se répètera dans l'histoire de Cuba : Que devait-on faire contre la capitale en captivité ? Était-il préférable d'autoriser l’approvisionnement de vivres pour aider la population ou de faire un blocus afin de ne pas offrir de facilités aux envahisseurs ? Bien que cette seconde option porterait atteinte à leurs propres compatriotes, elle a été adoptée.
Au début les Havanais ont souffert une horrible famine, si grande que les Anglais leur ont permis de sortir de la ville pour s’approvisionner à la campagne. Les autorités espagnoles savaient que leurs compatriotes pouvaient sortir de la capitale en quête de nourriture, une chose qui a été exploitée, comme toujours, par les opportunistes les moins scrupuleuses, formant des bandes de voleurs et de pillards dans les environs de La Havane et de Matanzas.
Selon les actes capitulaires de cette année, le problème de l'approvisionnement était énorme et ils expliquent aussi les mesures prises pour éviter la pénurie de viande, permettant aux citoyens de sortir de la ville afin de rapporter de la nourriture, ayant le droit d’abattre du bétail à l'intérieur et à l'extérieur de la place, dont la viande était conservée dans le sel quand il n’y en avait pas de fraîche.
Initialement, les Anglais ont interrompu le commerce des marchandises des petites embarcations existant à l'époque dans la baie de La Havane vers Regla et Guanabacoa. D’autres activités artisanales ont disparu, d’où la revente, la spéculation des produits et la faillite de nombreux commerces.
La Lonja (bourse du commerce) exerçait à peine ses fonctions et les Anglais contrôlaient le commerce du port. Un grand chaos a eu lieu quant à l’approvisionnement, durant plusieurs mois il a été nécessaire de transporter une grande quantité de produits manufacturés à La Havane, ils étaient entreposés dans la ville mais ils n’étaient pas absorbés par la demande locale, ils s'accumulaient à la recherche d’autres marchés. Le marché était contrôlé par les Britanniques et les Jamaïcains et, en moindre mesure, par les Cubains.
La farine venait des colonies britanniques car il n’y avait pas de production de blé à Cuba, il venait de la péninsule ibérique et de Veracruz. Même ainsi il n'y en avait pas assez étant donné que les troupes britanniques prenaient la plus grande partie des approvisionnements et le Cabildo (Conseil municipal) s'est plaint.
Après les premières difficultés, les Anglais ont établi de grandes relations commerciales avec la Jamaïque et les autres colonies britanniques en Amérique du Nord. Les produits étrangers se vendaient à bas prix à La Havane alors que les produits locaux se vendaient au meilleur prix. Près de 900 bateaux sont entrés dans le port de La Havane durant ces onze mois d'occupation, il n’est donc pas surprenant que les cigariers, les producteurs de sucre et de bétails cubains ont vu le ciel s’ouvrir : ils ont pu exporter leurs produits, augmenter les prix et importer d’autres produits à des prix très favorables suite à des conditions commerciales plus libres.
Au retour de la domination espagnole, Carlos III a permis de continuer ce système commercial sans retourner au monopole antérieur car en facilitant les échanges commerciaux avec les Treize Colonies d'Amérique du Nord il renforçait les indépendantistes. Les choses ont changé à Cuba ainsi que dans les colonies britanniques. Même si les Anglais ont gagné la Guerre de Sept Ans, ils ne pouvaient pas maintenir les casernes avec les coffres de la Cour de Londres et ils établirent de nouveaux impôts en 1763, ce qui entraîna une forte réaction dans les Treize Colonies.
Elles se sont soulevées quelques années plus tard, le 4 juillet 1776 et le Déclaration d’Indépendance a été promulguée lors du Congrès Continental. Pour les appuyer et les aider à financer leurs troupes contre l'Angleterre, Cuba envoya plusieurs expéditions de troupes et de marchandises, parmi lesquelles nous soulignerons le don de bijoux et d’autres des dames havanaises pour un montant de $240 000 or.
Après l'armistice de 1763, en mai 1779, l’Espagne déclare officiellement la guerre à l'Angleterre et Bernardo de Gálvez bat les Anglais à Mobile et Pensacola en 1781, avec l'aide de renforts de La Havane. La Floride devient nouvellement espagnole et plus de 2 000 prisonniers britanniques sont envoyés à Cuba. C'était une forme de vengeance pour ce qui était arrivé dans un passé récent.
La Cour espagnole n’a jamais pensé que l'indépendance des colonies en Amérique du Nord serait un exemple pour les Cubains…
La mentalité et les sentiments d'identité nationale
Après le départ des Anglais, Carlos III a voulu améliorer les conditions de vie des Havanais et il a établi un grand nombre de réformes fondées sur le « Despotisme Illustré » européen. La Société Royal Patriotique des Amis du Pays a été fondée à La Havane, où se sont formés de nombreux intellectuels de la seconde moitié du XIXe siècle, tels qu’Agramonte, Sanguily et Montoro. Les publications périodiques ont commencé et de grandes améliorations publiques et des voies de communication ont été apportées.
Le sentiment créole augmente et Alexander von Humboldt, lors de son voyage à Cuba, observe comment « les créoles préfèrent être appelés américains ; depuis la Paix de Versailles, et surtout depuis 1789, on les entend dire avec fierté : Je ne suis pas Espagnol, je suis Américain ».
Dès 1763 Moreno Fraginals nous apprend l’arrivée d’un grand nombre de soldats espagnols en plus d’une importante émigration des familles originaires des îles Canaries. Lors de l'invasion française de la péninsule, Cuba défend le roi Ferdinand VII au même temps que les premières éclosions de rébellion ont lieu dans l’île…
L'occupation anglaise dura onze mois et bien que la ville soit redevenue espagnole les choses ne seraient jamais égales. Ce 6 juillet 1763 ouvre une nouvelle Havane, une nouvelle Cuba, avec un futur très différent devant elle.
Bibliographie:
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- Marrero, Leví. Cuba economía y sociedad, vol 7. Maison d’édition Playor, Madrid 1978.
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- Ramos Zúñiga, Antonio. La Ciudad de los castillos: Fortificaciones y arte defensivo en La Habana de los siglos XVI al XIX. Association Cubaine des Amis des Châteaux. Maison d’édition Trafford, Victoria. Canada. Février 2004.
- Martí, Gerardo. La Toma de La Habana por los ingleses: sus repercusiones en el devenir nacional. La Havane. Revista Digital Consenso. 2007.
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- Parcero Torre, Celia María. La pérdida de La Habana y las reformas borbónicas en Cuba.
- Moreno Fraginal, Manuel. Cuba/España, España/Cuba Historia común. Grijalbo Mondadori, Barcelone 1995.
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