Les événements du théâtre Villanueva : Un fait sanglant perpétré par les volontaires espagnols contre les créoles sympathisants avec l’indépendance le 22 janvier 1869, dans le théâtre Villanueva.
Au début de 1869, La Havane était une ville où la vie ne valait rien. Dès le début de l’insurrection pour l’indépendance, le Corps des Volontaires (une force paramilitaire en faveur du colonialisme espagnol) avait une immunité pour ses crimes.
L’État espagnol, pour arrêter l’insurrection, avait remplacé Francisco Lersundi en tant que Capitaine Général de la Cuba coloniale, qui ne cachait pas sa sympathie pour la récente destitution de la reine Isabel II et de ses héritiers, et avait nommé le plus libéral Domingo Dulce pour cette charge.
À la fin de 1868, quand la guerre d’indépendance éclata, Lersundi avait non seulement relancé le somnolent Corps des Volontaires, mais il lui avait donné comme attributions le contrôle des villes principales, dans un double rôle de police et d’armée d’occupation.
Des dizaines de milliers d’immigrants espagnols venus à Cuba pour faire une fortune ont vu dans cette force paramilitaire un moyen à leurs fins. Le corps a atteint un effectif de 60000 à 80000 soldats, selon certains auteurs.
Quand Dulce est arrivé à La Havane, comme « cadeau du nouvel an » à la colonie, il a trouvé dans les volontaires une puissance alternative qui, en même temps de bras droit de la domination espagnole à Cuba, déterminait la politique coloniale dans cette possession d’outre-mer.
Ennemis de toute concession à ceux qui sont nés sur l’île, car ceci serait équivalent à la perte de leurs privilèges, les Volontaires ont rejeté la politique de paix que le nouveau capitaine général promu par le gouvernement provisoire de Madrid.
Parmi les mesures que Dulce a adoptées une fois en place, il y a eu le décret de la liberté de la presse. Beaucoup de journaux de diverses tendances idéologiques ont fait leur apparition suite à cette nouvelle situation, parmi eux El Diablo Cojuelo.
Cette publication, financée par Fermín Valdés Domínguez et avec des textes de l’adolescent José Martí et de trois autres auteurs, reflétait le sentiment d’une grande partie des cubains qui se méfient des gestes aimables de la métropole.
Dans une blague de ces jours, recueillie par El Diablo Cojuelo, un cubain dit à un autre : « Quel nom aura la politique de Dulce ? » « Dulcificadora ». « Dulcificará ? »
Au milieu de ce climat, lors de la soirée du 21 janvier 1869, le théâtre de Villanueva, à Morro et Refugio prêt du Paseo del Prado, offrait la mise en scène de l’œuvre Perro huevero, aunque le quemen el hocico.
Si nous voulons croire l’historien Justo Zaragoza, partisan du colonialisme espagnol, les acteurs de la pièce théâtrale étaient sortis des limites du programme, chantant des chansons blessantes pour le sentiment des loyaux à la métropole.
Le lendemain, la soirée a pris la forme d’une tornade. Toutes les places du théâtre avaient été vendues. Les créoles étaient présents avec des rubans bleus et rouges sur des vêtements blancs, comme sur le drapeau de l’étoile solitaire. Les Volontaires, dans la cantina, se donnaient du courage en buvant du rhum. La pièce a commencé. Presque à la fin, un comédien s’écria : « Vive la terre qui produit la canne à sucre ! » Un cri a répondu : « Vive Cuba ! » Les fondamentalistes ont répliqué : « Vive l’Espagne ! » Les vitres ont été brisées, les chaises ont été renversées et des coups de feu ont été entendus.
Les spectateurs, abattus par les paramilitaires et dispersés à coups de sabres, fuient terrifiés, à pied ou en fiacres, dans une course tumultueuse, cherchant refuge dans les ruelles mal éclairées.
Seule l’arrivée des autorités a empêché les colonialistes exaltés de brûler le théâtre. Ils ont traversé le Prado, ont envahi les quartiers voisins et ont libéré leur fureur dans les avenues périphériques.
Quelques années plus tard, José Martí décrirait ces « jours horribles de janvier » durant lesquels les Volontaires de La Havane « ont rempli de cadavres assassinés la Calzada de Jesús del Monte et les rues Jésus Maria [...], la même nuit horrible lors de laquelle tant d’hommes armés se sont acharnés, le 22, sur tant d’hommes sans défense ».
Ce soir-là le jeune Martí n’est pas allé distribuer dans la rue son journal La Patria Libre, comme certains le disent, mais était dans la maison de Rafael Maria de Mendive (au nº 88 de la rue Prado, près du théâtre), car l’épouse de son maitre allait accoucher.
Les volontaires se sont agglomérés devant la porte de la maison, ont tiré et ont improvisé un feu, seul Dieu savait leurs intentions maléfiques.
Ensuite les bruits ont cessés, un silence pire que la fusillade est survenu. Quatre coups à la porte ont été entendus. C’était Doña Leonor, la mère de José Martí. Un long et dangereux trajet depuis Guanabacoa. Martí a écrit plus tard : « ... elle est venue me chercher, les balles crépitant autour d’elle et les morts tombant à côté d’elle ».
Dans le poème XXVII des Versos Sencillos, il a décrit : « À la bouche de la mort, / les vaillants havanais/hottaient leurs chapeaux / devant la forte matrone.// Et après nous nous sommes embrassés / comme deux fous, elle m’a dit : Partons vite, viens fils, / la petite fille est seule, allez ».
Les événements du théâtre Villanueva : Un fait sanglant perpétré par les volontaires espagnols contre les créoles sympathisants avec l’indépendance le 22 janvier 1869, dans le théâtre Villanueva.
Au début de 1869, La Havane était une ville où la vie ne valait rien. Dès le début de l’insurrection pour l’indépendance, le Corps des Volontaires (une force paramilitaire en faveur du colonialisme espagnol) avait une immunité pour ses crimes.
L’État espagnol, pour arrêter l’insurrection, avait remplacé Francisco Lersundi en tant que Capitaine Général de la Cuba coloniale, qui ne cachait pas sa sympathie pour la récente destitution de la reine Isabel II et de ses héritiers, et avait nommé le plus libéral Domingo Dulce pour cette charge.
À la fin de 1868, quand la guerre d’indépendance éclata, Lersundi avait non seulement relancé le somnolent Corps des Volontaires, mais il lui avait donné comme attributions le contrôle des villes principales, dans un double rôle de police et d’armée d’occupation.
Des dizaines de milliers d’immigrants espagnols venus à Cuba pour faire une fortune ont vu dans cette force paramilitaire un moyen à leurs fins. Le corps a atteint un effectif de 60000 à 80000 soldats, selon certains auteurs.
Quand Dulce est arrivé à La Havane, comme « cadeau du nouvel an » à la colonie, il a trouvé dans les volontaires une puissance alternative qui, en même temps de bras droit de la domination espagnole à Cuba, déterminait la politique coloniale dans cette possession d’outre-mer.
Ennemis de toute concession à ceux qui sont nés sur l’île, car ceci serait équivalent à la perte de leurs privilèges, les Volontaires ont rejeté la politique de paix que le nouveau capitaine général promu par le gouvernement provisoire de Madrid.
Parmi les mesures que Dulce a adoptées une fois en place, il y a eu le décret de la liberté de la presse. Beaucoup de journaux de diverses tendances idéologiques ont fait leur apparition suite à cette nouvelle situation, parmi eux El Diablo Cojuelo.
Cette publication, financée par Fermín Valdés Domínguez et avec des textes de l’adolescent José Martí et de trois autres auteurs, reflétait le sentiment d’une grande partie des cubains qui se méfient des gestes aimables de la métropole.
Dans une blague de ces jours, recueillie par El Diablo Cojuelo, un cubain dit à un autre : « Quel nom aura la politique de Dulce ? » « Dulcificadora ». « Dulcificará ? »
Au milieu de ce climat, lors de la soirée du 21 janvier 1869, le théâtre de Villanueva, à Morro et Refugio prêt du Paseo del Prado, offrait la mise en scène de l’œuvre Perro huevero, aunque le quemen el hocico.
Si nous voulons croire l’historien Justo Zaragoza, partisan du colonialisme espagnol, les acteurs de la pièce théâtrale étaient sortis des limites du programme, chantant des chansons blessantes pour le sentiment des loyaux à la métropole.
Le lendemain, la soirée a pris la forme d’une tornade. Toutes les places du théâtre avaient été vendues. Les créoles étaient présents avec des rubans bleus et rouges sur des vêtements blancs, comme sur le drapeau de l’étoile solitaire. Les Volontaires, dans la cantina, se donnaient du courage en buvant du rhum. La pièce a commencé. Presque à la fin, un comédien s’écria : « Vive la terre qui produit la canne à sucre ! » Un cri a répondu : « Vive Cuba ! » Les fondamentalistes ont répliqué : « Vive l’Espagne ! » Les vitres ont été brisées, les chaises ont été renversées et des coups de feu ont été entendus.
Les spectateurs, abattus par les paramilitaires et dispersés à coups de sabres, fuient terrifiés, à pied ou en fiacres, dans une course tumultueuse, cherchant refuge dans les ruelles mal éclairées.
Seule l’arrivée des autorités a empêché les colonialistes exaltés de brûler le théâtre. Ils ont traversé le Prado, ont envahi les quartiers voisins et ont libéré leur fureur dans les avenues périphériques.
Quelques années plus tard, José Martí décrirait ces « jours horribles de janvier » durant lesquels les Volontaires de La Havane « ont rempli de cadavres assassinés la Calzada de Jesús del Monte et les rues Jésus Maria [...], la même nuit horrible lors de laquelle tant d’hommes armés se sont acharnés, le 22, sur tant d’hommes sans défense ».
Ce soir-là le jeune Martí n’est pas allé distribuer dans la rue son journal La Patria Libre, comme certains le disent, mais était dans la maison de Rafael Maria de Mendive (au nº 88 de la rue Prado, près du théâtre), car l’épouse de son maitre allait accoucher.
Les volontaires se sont agglomérés devant la porte de la maison, ont tiré et ont improvisé un feu, seul Dieu savait leurs intentions maléfiques.
Ensuite les bruits ont cessés, un silence pire que la fusillade est survenu. Quatre coups à la porte ont été entendus. C’était Doña Leonor, la mère de José Martí. Un long et dangereux trajet depuis Guanabacoa. Martí a écrit plus tard : « ... elle est venue me chercher, les balles crépitant autour d’elle et les morts tombant à côté d’elle ».
Dans le poème XXVII des Versos Sencillos, il a décrit : « À la bouche de la mort, / les vaillants havanais/hottaient leurs chapeaux / devant la forte matrone.// Et après nous nous sommes embrassés / comme deux fous, elle m’a dit : Partons vite, viens fils, / la petite fille est seule, allez ».
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