Le temps continue sans relâche et San Juan de los Remedios atteint son 506e anniversaire le 24 juin, au milieu de la pandémie de COVID-19, ce qui reporte les feux d'artifice et les festivités, l'un des plus anciens de Cuba, datant de 1772, mais comme chaque année l'attractivité et la beauté de la huitième ville fondée par les colonisateurs espagnols s'agrandit.

Dans le cœur et l'esprit des habitants de l’ancienne ville, la date arrive avec la même force que ses bâtiments bien conservés d'architecture coloniale et que les racines renforcées des traditions et des légendes.

Pendant des siècles, l'anniversaire de Remedios a été célébré avec une représentation faisant référence à la capture ancestrale d'un güije, une sorte de démon espiègle, laid, poilu et têtu qui habitait la fosse de Bajada.

Un groupe de sept Juanes sort à minuit, dans une charrette en bois tirée par des bœufs, à la recherche du petit diablotin, jusqu'à ce qu'ils capturent l'être étrange et le conduisent enchaîné dans un sac.

Selon la tradition, les jeunes conduisent le güije devant la croix entre les mains du prêtre qui officie la messe de l'aube, alors il brise les liens et s'enfuit, pour commencer sa recherche l'année suivante.

En lutte permanente avec l'avance des jours, des années et des siècles, la ville se présente à son anniversaire avec le beau visage des bâtiments anciens, principalement dans le centre historique, déclaré Monument National en 1980.

Parmi les joyaux architecturaux les plus importants, nous citerons la Plaza de la Reina Isabel II, aujourd'hui le parc José Martí, construit en 1815 ; l'Iglesia Mayor, un monument baroque du XVIe siècle ; et la cafétéria El Louvre, ouverte en 1866, qui conserve sa fonction d'origine.

San Juan de los Remedios est une tentation pour les sens et la pensée dans un transfert mental à l'époque du boom économique, le bruit des longues jupes sur les rues pavées et des maisons attrayantes avec de grandes portes en acajou et des toits de tuiles rouges.

La ville se distingue par la célébration des Parrandas, convenue pour chaque 24 décembre. Nés en 1820, leur renommée transcende le national pour la beauté de leurs chars et l'originalité des feux d'artifice.

Ce festival a été déclaré Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité par l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (Unesco).