Deux illustres personnalités de la culture cubaine transcendent également dans l'histoire du journalisme, en fondant, le premier mars mais de différentes époques, deux publications importantes: je me réfère à Rafael María de Mendive, avec sa Revista de La Habana, apparue en 1853, et Hubert de Blanck, créateur, en 1917, du Correo Musical, organe du Conservatoire National de la Musique de La Havane.
Un nouvel organe des sciences, de la littérature et des arts
Créé par hasard lors de l'année de la naissance du Héros National de Cuba, José Martí, et dirigé par celui qui été ensuite son professeur, ami et père spirituel, Rafael María de Mendive, le journal Revista de La Habana avait parmi son contenu des thèmes liés aux science, à la littérature, aux arts, aux modes, au théâtre et à d'autres expressions artistiques et culturelles généralement rédigées par des intellectuels de l'époque, devenant un bastion fondamental dans la formation de l'identité nationale. Pour sa portée et son importance entre les publications de cette période il était considérée comme « le monstre éditorial du 19ème siècle ».
Ce nouvel organe, conçu en format de feuille commune, 8 ½ sur 11 pouces, a été imprimé dans l’Imprenta del Tiempo, située au numéro 110 de la rue de Cuba, alors que les gravures – de véritables joyaux des arts visuels –étaient réalisés dans différentes maisons lithographiques de La Havane, entre elles celles de La Marina ; de Cuesta ; de Muget ; de Bridoul ; Nacional ou de Bourrellier, parmi d’autres.
Bien que pendant la courte période où il a vu le jour, la qualité de ses textes se soulignait parmi les autres apparaissant dans d'autres médias qui circulaient vers le milieu du XIXe siècle, mais, en ce qui concerne son contenu graphique, il n'avait pas la même chance, sans aucun doute en raison des difficultés existantes pour maintenir cette ressource distinctive dans La Revista de La Habana.
Parmi ces pages d'une incalculable valeur artistique et historique on soulignera, parmi beaucoup d'autres, celle de la Iglesia y Plazuela de Monserrate, la Iglesia nueva y Monasterio de Ursulinas, la Glorieta de Puentes Grandes, les portraits de Christophe Colomb, de Felix Varela et de Domingo del Monte ; en plus d'une vue de l'intérieur de l'église du Saint-Sépulcre et d'une reproduction de la Vierge de la Silla, de Rafael.
Publié tous les quinze jours, entre mars 1853 et mars 1857, parmi ses signatures apparaissent celles de R.M.Mendive, Bachiller, J. R. Los Reyes, A. Poey, R. Zambana, José de la Luz, Suárez Romero, José M. Mestre, P. Guiteras, Ramón de Palma, B. Galvez, J.J.Jorrin, R. Piña, J. I. Rodríguez, G. Morales et d’autres, tous Cubains.
En raison de la profondeur de ses textes, Revista de La Habana rendait propice le développement de la littérature insulaire et proposait d'encourager le bon goût parmi ses lecteurs, grâce à des travaux de grande importance tels que Apuntes para la Historia de las Letras, d’Antonio Bachiller y Morales; La Filosofía de Varela, Mis creencias ;Reflexiones sobre la naturaleza del hombre y Diferentes épocas de la poesía en Cuba, de Ramón Zambana; Cantares de Cuba y Obras de José Jacinto Milanés, de Ramón de Palma; ainsi que Influencia de la mujer en la sociedad cubana, de Juan Guiteras Gener ; des discours mémorables du père Varela et de nombreux autres articles, résumés et commentaires critiques.
Ses éditeurs, le propre Mendive et José de J. Q. García, sur la première page du numéro initial de la revue, expriment que « le public qui a tant présumé à s’inscrire dans nos listes de souscription (SIG), a bien compris notre idée, et cela nous a encouragés avec sa probation implicite; et, en même temps, nos écrivains, tous nos jeunes studieux ont montré combien dans leur pensée était la nôtre, selon la grâce sans égale et une exquise bonté avec laquelle ils ont répondu à l'appel que nous avons osé faire »
Correo de la cultura artística
Un autre premier mars, en 1917, naissait Correo Musical, l’organe du Conservatoire National de la Musique de La Havane, dirigé par le prestigieux musicien et pédagogue d'origine néerlandaise, Hubert de Blanck–son véritable nom était Hubertus Christian de Blanck Valet-, auteur de Patria, le premier opéra faisant référence à l'indépendance de Cuba.
Correo Musical a eu deux étapes: 1917-1918 et 1928. Il a commencé à apparaitre tous les quinze jours et, à la mi 1918 il est devenu mensuel. Parmi ses objectifs fondamentaux - selon sa première édition - il s'agissait « de renforcer davantage les relations professionnelles entre ceux qui cultivent notre art, coopérant autant que possible pour améliorer la culture artistique existante et, en même temps, offrir à nos lecteurs une lecture facile et intéressante pour la maison ».
En redémarrant dix ans plus tard, en novembre 1928, « il réapparait à la lumière publique sans engagements d'aucune sorte» et « aspire à offrir à ses lecteurs les informations les plus complètes sur tous les concerts, les événements culturels, les soirées, les examens, etc., etc., qui sont effectués dans tout le territoire national ». Sous-titré dans ses deux périodes d'existence, d'abord comme « Publication Artistique Universelle », puis comme « Revue mensuelle illustrée », il a été édité par l’entreprise Correo Musical, selon la notable essayiste, critique littéraire et investigatrice des personnalités et thèmes de la littérature cubaine, Cira Romero, dans un texte publié dans La Jiribilla sous le titre « Une revue de et pour la musique: Correo Musical ».
Dans les pages de cette revue apparaissaient des travaux de personnalités reconnues des lettres et de la musique, telles que Luis Alejandro Baralt, Renée Méndez Capote, Jésus J. López, Tomás Jústiz del Valle, Regino E. Boti, Joaquín Nin et José Manuel Poveda.
« Correo Musical s’inscrit dans la vaste tradition musicale de Cuba, ouvrant aussi ce type de matériel dirigé aux personnes intéressées à cette manifestation artistique » souligne Cira Romero.
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