Une des plus importantes institutions culturelles de Cuba au cours du XIXe siècle, le Liceo artistique et littéraire de la ville de Guanabacoa, a été fondé le 16 juin 1861 dans le but de fomenter les lettres, les sciences et les beaux-arts, donner des classes gratuites, offrir des concerts et des bals et, en général, promouvoir les activités culturelles.
Son premier président fut Román Sanchez Hurtado et son directeur Don Nicolás Azcárate. D’illustres musiciens, écrivains et d’autres personnalités notables de l'intelligentsia ont participé à ses soirées, dont José de la Luz y Caballero, Felipe Poey, Juan Clemente Zenea, Gertrudis Gómez de Avellaneda, Antonio Bachiller y Morales, Jacinto Milanés, Manuel Sanguili et Cirilo Villaverde.
Sa tribune est inscrite dans l’Histoire de la Patrie car elle a servi de podium à notre Héros National en plus d’une occasion pour déployer son verbe révolutionnaire contre le régime colonialiste espagnol.
Le premier discours prononcé à Cuba
Du haut de cette tribune, le 22 janvier 1879, le jeune José Martí a prononcé un émotif discours, le premier qu’il donnait à Cuba, en hommage au poète Alfredo Torroella, membre du Liceo, récemment décédé.
Il l’a décrit comme « l'âme pure de la colombe qu’il a su convertir en âme d’aigle pour chanter les maux de la patrie » et il termine « Prie beaucoup, mon frère, pour ta pauvre terre ! Prie pour elle ! ».
En mars de la même année, dans ce Liceo, Martí participe au débat sur « L’idéalisme et le réalisme dans l’art » et, postérieurement, en juin, il commente les drames de l’écrivain espagnol José Echegaray.
Un fait significatif de cette étape est également sa prose incendiaire dédiée au violoniste Rafael Díaz Albertini, le 27 avril, considéré par les spécialistes comme l'une des causes probables de sa seconde déportation, car on perçoit dans le discours de Martí un appel au réveil de ses compatriotes pour l’amour à la terre natale et le désir de la libérer de l’Espagne.
Lors de son discours depuis la tribune du Liceo de Guanabacoa, il s’écria : « Les enfants travaillent pour la mère. Tous les hommes doivent travailler pour leur Patrie ». Son attitude virile a indigné le capitaine général Blanco, qui ne pouvait pas croire que l’on dise ces choses en sa présence. L'espagnol, s'est exclamé : Martí est un fou... un fou dangereux...
Le dernier discours de l'inoubliable Juan Marinello
Il y a 36 ans, le 27 janvier 1977, Juan Marinello a utilisé cette tribune pour parler du Maître et l'histoire a voulu que se soit le dernier discours du célèbre révolutionnaire.
Au triomphe de la Révolution de janvier 1959, le Liceo est devenu la bibliothèque publique « José Machado ».
Cette tribune a été récupérée par le Musée Municipal en 1971, depuis lors les fonds de cette institution ont augmenté comme l'un des principaux trésors de l'histoire de notre capitale.
21 juin 2019 15:12
Me parece excelente...
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