Lectures françaises de José Martí: Pot-Bouille, d'Émile Zola


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Le naturalisme littéraire français était un courant littéraire dont l'idéologue et principal représentant a été Émile Zola, qui entreprit d'écrire des romans décrivant la vie de Paris dans la seconde moitié du XIXe siècle, racontant ainsi la formation de la société capitaliste dans la grande capitale européenne, c'est-à-dire l'arrivée violente de la modernité avec son désir bourgeois d'argent et de consommation. Il a écrit une saga composée de pas moins de 17 romans. Nous pouvons vérifier que José Martí en a lu au moins quatre. De Pot-Bouille, il nous a laissé quelques références et notes de lecture, et il a même gardé un œil sur l'actualité de son écriture, de son impression et de ses ventes. Dans l'une de ses chroniques, il écrit:

On annonce l’argument du nouveau livre de Zola, Pot-Bouille. Si on voulait peindre comment, dans le contact avec de misérables créatures, des créatures communes se pervertissent progressivement et descendent vers des extrêmes effrayants, dans Pot-Bouilleil tente de montrer comment la manière d'ajuster et de vivre les mariages de la classe moyenne en France conduit progressivement, comme un fin nécessaire, à l'oubli mutuel de cette fidélité de caste tachée, qui semble dévorer le sein, - comme un nid de branches brûlantes, qui ne s'éteignent jamais, - les feux de l'enfer – (1)

Ce roman nous place dans une maison d'hôtes, une ressource largement utilisée par la littérature et même par la télévision - on se souvient du feuilleton espagnol à succès Aquí no hay quien viva(Ici, personne ne vit), pour mettre des familles entières à interagir avec un croisement de conflits humains qu’un protagoniste a presque toujours. Dans ce roman c'est Octave Mouret, qui vient de la ville de Plassans pour travailler à Paris, c’est un séducteur qui détruira les femmes mariées sous le toit de la maison d'hôtes où il vit.

Martí juge à partir de sa culture humaniste chargée de valeurs et observe comment la modernité française banalise l'institution du mariage, en le transformant en une marchandise avec laquelle on négocie alors que les sentiments se transforment en divertissement dont on profite sans affectation ni culpabilité, et on s’effraye. Octave Mouret finit par devenir bourgeois marié à une femme qu'il choisit pour sa position sociale et sa fortune, pouvant le placer dans une position avantageuse dans cette ville de Paris où les gens valent ce qu'ils ont.

Et autour de son protagoniste, d’autres couples vivent des vies peuplées d'amants, aussi bien femmes et hommes, ils semblent avoir ce qu'ils n'ont pas et leur vie privée comme leur vie publique portent le poids infâme du mensonge, l'apparence de la prospérité et d'une honnêteté modeste.

Note :

1 - Obras completas. Edición crítica. La Habana, Editorial del Centro de Estudios Martianos, t. 12, p. 13.

 


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